Les sinistrés de l’exposition du principal dépôt pétrolier de Conakry protestent dans les rues à Kaloum depuis la nuit dernière. Ils réclament à nouveau et à l’occasion du 100ème jour de ce brasier, la reconstruction pure et simple de leurs demeures fortement impactées par l’explosion.
« Dans l’urgence, nous voulons que l’Etat dédommage ces familles-là pour qu’elles entament la reconstruction de leurs maisons. Que l’Etat nous envoie les matériaux de constructions offerts par les bonnes volontés et qu’il ajoute de l’argent pour que nous-mêmes fassions les travaux », demande le porte-parole des sinistrés.
Selon Mamoudou Cifo Kè Touré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, les sinistrés vivent dans des conditions précaires depuis la survenue de l’explosion. « Nous dormons à la belle étoile. D’autres sur le goudron. Ils s’abritent derrière les poubelles vertes à partir d’un mètre pour attirer l’attention des usagers de la route sur leur présence sur la chaussée », a-t-il décrit.
Pendant que les sinistrés réclament leurs droits, regrette leur porte-parole, les forces de l’ordre les traitent avec mépris. « C’est dans cette réclamation que les forces de l’ordre viennent nous gazer. Défoncer nos portails. Une femme enceinte de 8 mois a été gazée. Elle est en ce moment même à l’hôpital parce qu’elle s’était évanouie. Il y a eu également des arrestations », a déploré Mamoudou Cifo Kè Touré.
Les autorités avaient affiché la volonté de reconstruire ces endroits impactés. Mais les sinistrés n’ont plus confiance surtout avec le temps qui s’est déjà écoulé. La saison pluvieuse approche à grand pas alors qu’ils continuent de dormir à la belle étoile, s’inquiètent-ils.
A partir de la semaine prochaine, si rien n’est fait, ils comptent intenter une action judiciaire contre l’Etat. Ils sont environ 2500 ménages touchés par l’explosion du dépôt pétrolier, répartis entre les quartiers de Coronthie 1 et 2 et Tombo.