Depuis quelques jours, les prix de plusieurs denrées alimentaires sont revus de la hausse. La situation à l’international est le principal argument avancé par le gouvernement pour justifier cette augmentation jugée vertigineuse par beaucoup. Dans la région de Kankan, la ligue régionale des consommateurs dénonce les alibis placés par les responsables de la transition.
Alors que la situation économique du guinéen devient de plus en plus précaire, les prix de certains produits de grande consommation connaissent une augmentation sur le marché national. Quelques jours après cette augmentation, les voix se lèvent pour fustiger la décision de l’État.
Interrogé ce mercredi par notre rédaction, le porte-parole de la ligue régionale des consommateurs soutient que “la méthode n’a pas été bonne. Dans d’autres pays, c’est lorsque les commerçants augmentent les prix que le gouvernement intervient pour plafonner ces prix. Mais ici, c’est quand le sac de riz était vendu entre 320 000 et 330 000 FG que le gouvernement décide d’augmenter le prix à 364 000 FG. C’est une démarche qui va à l’encontre de la logique. On aurait dû peut-être attendre que les commerçants exagèrent et en ce moment-là, le gouvernement intervient pour réguler en fixant des limites de prix. Mais si c’est le gouvernement qui tire les prix vers le haut en premier lieu, comment voulez-vous que les commerçants réagissent”, s’insurge Kalil Kouyaté.
En revoyant les prix à la hausse, le gouvernement a plafonné les prix pour les villes du pays. Le respect des prix par les commerçants fait craindre beaucoup de personnes comme notre interlocuteur. “Ici à Kankan, avons-nous un corps de contrôleurs de prix pour imposer le respect de ces prix? Nous n’avons pour l’instant rien vu. Les mesures doivent être prises par les autorités. La semaine prochaine, nous commencerons à rencontrer l’inspecteur régional du commerce de Kankan ainsi que les directeurs préfectoraux du commerce de la région de Kankan pour discuter ensemble des actions à entreprendre afin que ces mesures n’affectent pas négativement les consommateurs, surtout que nous nous approchons des mois saints des religieux. Nous demandons aux autorités guinéennes de mettre un comité consultatif sur les prix au niveau du ministère du Commerce“, a clos l’acteur de la société civile.
Depuis l’augmentation des prix des produits comme le riz, l’oignon, le sucre et autres, plusieurs entités se sont faites entendre. C’est d’ailleurs un des points inscrits dans la récente plate-forme revendicative des centrales syndicales qui ont déposé un préavis de grève.