Mamoudou Cifo Kétouré est jugé ce jeudi 16 mai 2024 devant le tribunal correctionnel de Kaloum. Entouré de ses avocats, il comparaît à la barre depuis midi. Aussitôt que le dossier a été évoqué, la juge audiencière lui a demandé s’il reconnaît ou pas les faits d’outrage, d’injures, de diffamation, d’atteinte à l’ordre public, de menace et d’incitation à la violence à lui reprochés. “Non”, a-t-il réfuté catégoriquement.
Il a expliqué qu’il est à la barre aujourd’hui pour avoir simplement défendu les intérêts des populations sinistrées de Coronthie. Selon lui, il a notamment dénoncé le fait que depuis l’incendie du dépôt des hydrocarbures, les sinistrés dorment à la belle étoile avant d’attirer l’attention des décideurs sur la nécessité de reconstruire les maisons touchées.
Il a rappelé qu’au nom des sinistrés de Coronthie, il a rejeté la campagne d’indemnisation qui a consisté à donner 2 millions gnf aux concessionnaires victimes et 1 million aux locataires.
Mamoudou Cifo Kétouré dit avoir également rejeté l’idée de baille partage proposée par les décideurs. Jusqu’à maintenant, dit-il, le prévenu ne demande que des moyens pour reconstruire leurs dortoirs en lieu et place des vivres.
Au terme de son exposé, le président du comité des sinistrés de Coronthie a dénoncé le fait qu’il soit arrêté manu militari dans une école alors qu’il était au service de l’éducation.
Il dit avoir été traîné à même le sol comme un bandit avant d’être jeté dans un véhicule pour la gendarmerie de Kaloum. A la maison centrale après son placement sous mandat de dépôt a-t-il révélé, il a fallu qu’il paye 60 mille gnf pour accéder à une cellule où s’allonger.
Dans ses questions, il est apparu dans les propos du représentant du ministère public qu’il en veut au prévenu pour avoir traité les actions des autorités en faveur des sinistrés de Coronthie de banditisme d’Etat qui, selon lui, porte atteinte à l’honneur et à la considération de l’État.
Mamoudou Cifo Kétouré n’a pas nié avoir tenu ce propos. Il a tout de même précisé qu’il ne l’a pas tenu à l’endroit de l’administration centrale, mais plutôt en critiquant un reportage de la RTG qui a fait croire que les 55 familles victimes de l’incendie sont d’accord pour l’idée de baille partage proposée par les autorités.
Dans ses réquisitions, le procureur a dit au tribunal que les faits reprochés à Mamoudou Cifo Kétouré sont établis à son égard. C’est pourquoi Mohamed Bangoura a requis six mois d’emprisonnement assortis de sursis. Le représentant du ministère public dit avoir opté pour le sursis parce que le prévenu est utile non seulement à l’éducation mais aussi aux populations de Coronthie.
Les avocats de la défense ont demandé à la juge Apolline Gobou Théa de ne pas suivre les réquisitions du parquet. Ils ont plaidé pour la relaxe pure et simple.
Les débats sont clos dans le procès. L’affaire est renvoyée à demain vendredi pour la décision. En attendant il retourne à la maison centrale où il passera sa deuxième nuit ce jeudi 16 mai 2024.