L’exposé de Me Alseny Aïssata Diallo a duré plusieurs heures ce mardi 21 mai 2024. Dans ses plaidoiries, il n’a pas occulté le commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba. Devant le tribunal, l’avocat des victimes a soutenu qu’il n’y a rien dans cette affaire contre l’ex-aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara.
“Pour parler du commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, je vais parler conformément aux débats qui se sont déroulés ici. Il faut avoir l’honnêteté intellectuelle, la probité morale. En notre qualité de la partie civile, nous devons prouver qu’il y a eu infraction, que nous avons souffert de cette infraction et démontrer l’imputabilité aux accusés ici présents. Et tant qu’on ne parvient pas à faire cela, on n’aura pas le droit de tendre la main pour demander au tribunal de condamner pour la réparation”, a-t-il commencé par préciser.
Pour revenir sur le cas du commandant Toumba, a expliqué Me Alseny Aïssata Diallo, “les débats nous ont prouvé ici le contraire de tout ce qu’on a entendu, de tout ce qu’on a dit de la commission de ces infractions jusqu’à son interpellation. Et s’il faut intellectuellement, avec une probité morale, parler de ces faits-là, moi je dirais que parmi tous les accusés ici, c’est le seul qui a dit quelque chose que moi j’ai trouvé vrai. Tous les autres se sont abrités derrière une négation systématique”, a rappelé l’avocat des victimes.
En plus de dire une part de vérité, ce qui plaide en faveur de Toumba, selon Me Alseny Aïssata Diallo, c’est qu’il est moins incriminé par les victimes. “Pour ce qui est du commandant Toumba, monsieur le président, je n’ai pas vu durant les débats ici une victime qui est venue dire : voilà ce qu’il m’a fait. Par contre, j’en ai entendu : voilà celui qui m’a sauvé. Monsieur le président, vous n’êtes lié que par les faits débattus devant vous ici. Le 28 septembre 2009, il y a eu des atrocités, des crimes contre l’humanité commis sous le commandement du capitaine Moussa Dadis Camara. Mais personnellement, je ne trouve rien contre le commandant Toumba Diakité. Il n’a été qu’un sauveur. Et sans lui, on aurait connu d’autres événements. Aussi, c’est lui qui nous a dit le peu de vérité qui a été dite dans ce procès », a-t-il plaidé.