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JO Paris 2024 : vague d’attaque contre la boxeuse algérienne Imane Khelif, boxeuse  hyperandrogène

by La Rédaction

L’athlète algérienne n’avait pas pu participer aux Mondiaux de boxe en 2023. Victorieuse lors de son dernier combat aux JO, elle est désormais victime d’attaques. Imane Khelif (à gauche) est une athlète hyperandrogène, qui produit naturellement plus d’hormones sexuelles mâles que la normale.

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Il n’aura fallu qu’une dizaine de secondes à la boxeuse algérienne Imane Khelif pour battre son adversaire italienne en huitième de finale ce jeudi 1er août. Une victoire qui n’a pas plu à certains, notamment l’extrême droite transalpine, qui s’en est pris à l’athlète hyperandrogène et a remis en question sa légitimité à participer aux jeux en raison de ses taux naturellement élevés de testostérone.

Imane Khelif est une athlète hyperandrogène, qui produit naturellement un excès d’hormones sexuelles mâles. Ce qui ne l’empêche pas d’être une femme, une réalité qui a déjà été niée par la fédération internationale de boxe en 2023, lors des championnats mondiaux de boxe à New Delhi. La raison avancée ? Son taux de testostérone trop élevé lui conférerait un ascendant physique sur ses adversaires. Un argument qui n’est pas appuyé par la science et que réfute également le Comité International olympique (CIO) qui a, lui, autorisé la boxeuse de 25 ans à participer aux Jeux de Paris.

La boxeuse est éligible, selon le CIO
Pour le CIO, Imane Khelif respecte en effet bien « les règles d’éligibilité », qui ont été définies par la Paris Boxing Unit (PBU) et non par l’International boxing association (IBA), ce qu’il a répété dans un communiqué ce jeudi soir dénonçant d’ailleurs la disqualification « arbitraire » de l’IBA.

« Les agressions actuelles contre (Imane Khelif) sont basées sur cette décision arbitraire, qui a été prise sans passer par une procédure juste », dénonce encore le CIO. Et d’ajouter que l’organisation « est engagée à protéger les droits de tous les athlètes ».

Des critères différents qui ont permis à la jeune femme de combattre chez les moins de 66 kg, et de réaliser une victoire éclair ce jeudi face à l’italienne Angela Carini. Celle-ci, en larmes, a déclaré forfait après 46 secondes de combat, affirmant que l’athlète algérienne frappait « trop fort », et que « ce n’est pas juste ».

Une phrase relayée par l’homme politique italien d’extrême droite Matteo Salvini. « Bravo Angela, tu as bien fait ! », s’est-il exclamé sur X, avant de qualifier le combat de « scène vraiment pas olympique ». « Honte à ces bureaucrates qui ont autorisé un match qui n’était manifestement pas à armes égales », a-t-il également écrit.

Dans un autre tweet deux jours avant la confrontation, il qualifiait l’athlète de « boxeuse trans » et décrivait le combat comme une « gifle à l’éthique du sport et à la crédibilité des JO » rendue possible par « l’idéologie woke ».

La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, également d’extrême droite, a elle aussi exprimé son désaccord avec le CIO. « Je pense que les athlètes qui ont des caractéristiques génétiques masculines ne devraient pas être admis aux compétitions féminines », a-t-elle dit, selon une vidéo postée sur X après le combat.

Elon Musk, propriétaire de X, connu pour ses positions transphobes, a alimenté la polémique en repostant une publication selon laquelle « les hommes n’ont rien à faire dans les sports de femmes », suivie d’un hashtag en soutien à Angela Carini. J.K. Rowling s’est elle aussi fendue d’un tweet : « Expliquez-moi pourquoi vous acceptez qu’un homme frappe une femme en public pour le divertissement. Ce n’est pas du sport », a-t-elle écrit.

Pourtant, Angela Carini elle-même n’a pas remis en question la présence d’Imane Khelif en compétition : « Je ne suis personne pour juger ou prendre une décision, si cette femme est ici, il y a une raison », a-t-elle déclaré aux médias italiens après sa défaite.

Le CIO a d’ailleurs réaffirmé sa décision de laisser Imane Khelif participer aux JO de Paris 2024. Lors d’une conférence de presse ce jeudi, le porte-parole du CIO Mark Adams a souligné que « tous les concurrents respectent les règles d’éligibilité aux compétitions ». Il fait ainsi également référence à une autre boxeuse, au cas de figure similaire : la Taïwanaise Lin Yu-ting, concourant chez les moins de 67 kg. « De nombreuses femmes peuvent avoir un taux de testostérone égal à celui des hommes, tout en étant des femmes », a également déclaré le porte-parole, en rappelant que les deux boxeuses avaient aussi concouru aux Jeux de Tokyo.

Imane Khelif a reçu le soutien de nombreux sportifs, dont son compatriote footballeur Ismaël Bennacer : « Sa présence aux Jeux Olympiques est tout simplement le fruit de son talent et de son travail acharné », a-t-il écrit dans un tweet.

Cette polémique remet sur le devant de la scène les discriminations subies par les athlètes hyperandrogènes. En 2019, la championne d’athlétisme sud-africaine Caster Semenya n’avait pas pu participer aux Mondiaux de Doha car elle avait refusé de prendre un traitement visant à diminuer son taux de testostérone.

La qualification d’Imane Khelif pour le prochain tour ce samedi 3 août n’est cependant aucunement remise en question, et la boxeuse compte bien « tout faire pour décrocher une médaille olympique ».

Avec huffpost

Author: La Rédaction

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