Un mois aujourd’hui, jour pour jour, depuis que les leaders du FNDC, Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et Billo Bah ont disparu après leur interpellation par des hommes en uniforme. Toujours aucune nouvelle d’eux, même après le témoignage d’un de leur co-detenu qui a donné de sérieux indices sur leur lieu de détention, ainsi que sur leurs geôliers.
La mobilisation se poursuit cependant, tant au niveau national qu’international. Au Sénégal, le mouvement “tournons la page” s’est fait entendre ce vendredi 9 août à travers “la déclaration de Dakar”. “Aujourd’hui, nous, acteurs de la société civile sénégalaise, prenons la parole pour exprimer notre profonde préoccupation et notre vive indignation face à la disparition inquiétante de nos confrères guinéens, Foniké Mengué et Billo Bah, tous deux membres du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) en Guinée. Depuis le 9 juillet dernier, soit un mois déjà, ces deux leaders engagés pour la démocratie et les droits humains ont disparu sans laisser de trace, un acte que nous qualifions sans hésitation de kidnapping. Cette situation est alarmante et inadmissible”, peut-on lire dans la déclaration.
Pour le mouvement, la disparition de Foniké Mengué et Billo Bah représente une menace directe contre les voix libres et courageuses qui, au péril de leur vie, défendent la liberté et la justice en Guinée. “Nous ne pouvons rester silencieux face à une telle injustice. C’est pourquoi, en tant que membres de la société civile sénégalaise, nous tenons à exprimer notre entière solidarité avec les familles de Foniké Mengué et Billo Bah, leurs proches collaborateurs, ainsi qu’avec tous ceuxqui luttent inlassablement pour la protection des droits humains et la démocratie en Guinée. Nous partageons leur douleur et leur angoisse, et nous nous engageons à soutenir leur quête de vérité et de justice“, ajoute le mouvement.
Ces acteurs de la société civile sénégalaise demandent par “aux autorités guinéennes de fournir une preuve de vie de ces deux activistes. Il est impératif que les autorités guinéennes agissent de manière transparente et diligente pour clarifier les circonstances de leur disparition et garantir leur sécurité“.
La déclaration de Dakar interpelle également la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Commission des droits de l’homme de l’Union africaine, ainsi que l’ensemble de la communauté internationale.
“II est crucial que ces instances agissent avec fermeté pour exiger des réponses des autorités guinéennes et assurer la protection des droits fondamentaux de tous les citoyens guinéens. Nous insistons sur le fait que cette affaire ne doit pas être étouffée ni oubliée. Il est de notre devoir de défendre les valeurs de liberté, de justice et de respect des droits humains non seulement au Sénégal, mais partout en Afrique. Nous resterons vigilants et solidaires jusqu’à ce que la lumière soit faite sur cette affaire”, conclu le mouvement.