L’affaire avait fait grand bruit à Conakry lorsque le ministère de la défense nationale affirmait avoir été victime d’un escroquerie sur plusieurs millions d’euros de la part d’un homme d’affaires français. C’était dans le cadre de la remise à flot de certaines vedettes de l’armée dont des acomptes importants ont été payés mais le travail n’a pas été exécuté.
Selon africa intelligence, le dirigeant du groupe français de construction navale Raidco Marine, se trouve toujours en résidence surveillée à Conakry, plus de six mois après la confiscation de son passeport par les autorités guinéennes.
Depuis, l’homme d’affaires est contraint de séjourner dans différents hôtels de la capitale, à l’image du Noom. Cette situation insolite a particulièrement refroidi les acteurs français du naval de défense, qui ont suspendu leur prospection commerciale dans le pays.
Le Magazine rappelle que fin avril, la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) guinéenne
communiquait sur des allégations d’escroquerie commise par la société Raidco envers le ministère de la défense. La firme tricolore n’aurait pas exécuté un contrat de réparation de trois vedettes maritimes, malgré un paiement de 650 000 euros effectué par Conakry.
Surtout, Raidco n’aurait pas livré à la marine guinéenne un navire patrouilleur de 33 mètres, après avoir encaissé un acompte de 6 millions d’euros, soit 70 % de la valeur du contrat.
Pour l’heure, un accord sur le remboursement
de ces sommes n’a toujours pas été trouvé entre Jean-Michel Monnier et la junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya. Et pour cause, l’entreprise française rencontre depuis plusieurs mois des difficultés financières qui l’empêchent de satisfaire aux exigences de Conakry.
Partenaire du chantier naval Ufast, Raidco est
un acteur de défense bien identifié dans les pays côtiers du golfe de Guinée, où il a rencontré plusieurs succès commerciaux, notamment en 2014 en Côte d’Ivoire.