Il aurait certainement préféré se passer de cette condamnation judiciaire. Barthélémy Dias, figure emblématique de l’opposition sénégalaise et maire de Dakar, a été officiellement radié de l’Assemblée nationale. Il paye ainsi pour une condamnation judiciaire définitive qu’il a épopée en 2023 dans une affaire remontant aux tensions électorales de 2011.
« Le bureau de l’Assemblée nationale, réuni le jeudi 5 décembre 2024, a procédé à la radiation de Barthélémy Toye Dias », a déclaré Elhadj Malick Ndiaye lors d’une séance parlementaire consacrée à la ratification des listes des commissions. La révocation fait suite à une demande du ministère de la Justice, conformément à l’article 61 de la Constitution et à l’article 51 du règlement intérieur du parlement.
Dias sera remplacé par un membre de la liste proportionnelle de la coalition Samm Sa Kaddu (Respecter sa parole – opposition), qu’il a dirigée aux législatives du 17 novembre 2024. Cette coalition, qui avait obtenu trois sièges, fait face à un parlement largement dominé par le camp présidentiel, détenteur de 130 des 165 sièges.
L’affaire qui a conduit à cette radiation remonte à 2011, en pleine période de tensions électorales liées à la candidature controversée du président Abdoulaye Wade pour un troisième mandat pour la présidentielle de 2012. Lors d’une attaque contre la mairie de Mermoz Sacré-Cœur, une commune de la capitale, dirigée par Dias à l’époque, une personne identifiée comme Ndiaga Diouf avait été tuée par balle.
Jugé en 2017, Dias a été reconnu coupable de coup mortel sur Ndiaga Diouf et condamné à deux ans de prison, dont six mois ferme ; une peine confirmée en appel en septembre 2022, avant d’être définitivement entérinée par la Cour suprême en décembre 2023.