L’ancien président de l’Assemblée nationale a de nouveau comparu ce jeudi 17 avril devant la chambre des appels au compte de son procès en appel. Amadou Damaro Camara a été interrogé par le ministère public, les avocats de la partie civile et ceux de la défense. Plusieurs questions ont été posées, mais la position du prévenu n’a pas varié d’un iota.
Revenant sur l’utilisation qui a été faite du montant incriminé, les 15 milliards de francs guinéens, il a rappelé qu’environ 3 milliards ont été utilisés dans la viabilisation du site devant abriter le siège de l’Assemblée nationale, un peu plus de 7 milliards ont servi à payer les primes de vacances des députés et les 6 milliards 133 millions GNF étaient dans les comptes à la banque centrale jusqu’au 5 septembre.
M. Camara a aussi martelé qu’aucun franc n’a été prélevé dans les 15 milliards à son profit. Qu’aucun centime n’a été utilisé non plus au préjudice de l’Etat guinéen.
Sur les faits de corruption, Amadou Damaro Camara a affirmé qu’il n’a demandé ni directement, ni indirectement, un quelconque avantage lorsque le bureau de l’Assemblée nationale passait le marché à la société Castor de Kim, son coprévenu.
Après son interrogatoire, c’est Jun Sun Cheng dit Kim, l’homme d’affaires chinois, qui a comparu. Lui a relevé appel de sa condamnation à un an d’emprisonnement assorti de sursis et à une amende de 10 millions de francs guinéens devant la chambre de jugement pour corruption.
Les débats ont porté sur les 20 millions de francs guinéens qu’il a donnés à feu Lounceny Camara. Le prévenu a reconnu avoir donné cet argent à l’ancien député bien après la conclusion du contrat de viabilisation du site devant abriter le siège de l’Assemblée nationale.
Toutefois, a-t-il précisé, c’était à titre humanitaire. Lounceny Camara lui avait demandé de l’aider sous prétexte qu’il partait voir un malade chez lui à Macenta en forêt. Il a informé que ce n’était pas lié au contrat dont il a bénéficié avec le bureau de l’Assemblée nationale, car, selon lui, Lounceny Camara n’avait aucun pouvoir sur ce contrat.
Au terme de l’interrogatoire de l’homme d’affaires, la Cour a déclaré les débats clos. Elle a ensuite renvoyé l’affaire au 8 mai pour les plaidoiries et réquisitions.