Le climat politique en République Démocratique du Congo monte d’un cran. Le gouvernement a annoncé ce samedi 19 avril avoir suspendu les activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), de l’ex-président Joseph Kabila.
Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur congolais, la suspension du PPRD « sur toute l’étendue du territoire national » est due « silence complice » du parti face aux actions du groupe armé M23, actif dans l’est de la RDC et soutenu militairement par le Rwanda, selon Kinshasa.
Joseph Kabila a récemment effectué un retour remarqué à Goma, capitale du Nord-Kivu et désormais sous contrôle du M23. Un geste considéré comme provocateur par Kinshasa. Le gouvernement dénonce un « choix délibéré » de l’ancien président de rentrer par une ville tenue « par l’ennemi » et de bénéficier de leur protection sécuritaire.
Le ministère accuse aussi Kabila d’« attitude ambiguë » et de n’avoir « jamais condamné » ni la rébellion du M23, ni le soutien du Rwanda à cette rébellion.
Par ailleurs, un autre communiqué du ministère de la Justice indique avoir saisi le procureur général près la Cour de cassation afin d’engager des poursuites judiciaires contre Joseph Kabila pour « participation directe » au M23. Des perquisitions ont d’ailleurs été menées récemment dans une propriété familiale à Kinshasa à la recherche de matériels militaires dissimulés.