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Sommes-nous à l’aube d’une crise de liquidité en Guinée ?

by La Rédaction

Depuis plusieurs jours, des nombreuses banques guinéennes peinent à répondre aux demandes de retraits importants, révélant une tension inattendue dans le secteur bancaire. Cette pénurie de liquidités contraste avec les déclarations optimistes de la Banque centrale sur une amélioration de la liquidité en 2024, soulevant des inquiétudes quant à une possible crise de liquidité.

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En effet, en fin 2024, la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) rapportait un niveau record de liquidité dans le système bancaire : plus de 8 700 milliards GNF selon Emergencegn.net, soit une hausse de 48 % en un an. Cependant, cette liquidité reste en grande partie stérile et peu dirigée vers l’économie réelle.

Les blocages récents dans la disponibilité du cash montrent que la liquidité n’est pas seulement insuffisamment distribuée : elle commence à se raréfier en pratique.

Parmi les causes les plus visibles qui sont à l’origine de cette situation nous avons

1- L’accumulation des émissions obligataires par l’État :

Pour financer ses dépenses, le gouvernement a mobilisé les banques primaires, réduisant ainsi leur capacité à injecter des fonds dans le circuit économique à travers l’octroi des crédits aux entreprises.

2- La baisse des réserves de change :

La baisse des réserves de change a réduit la capacité de la Banque centrale à stabiliser la monnaie nationale et à financer les importations. Cette situation a entraîné une pénurie des devises sur le marché, a freiné les échanges commerciaux, a accru le coût des biens importés et a aggravé le manque de liquidité dans l’économie.

3- Les déséquilibres budgétaires de l’État :

Les récentes dépenses excessives de l’État, en particulier celles liées aux grands travaux publics, n’étant pas couvertes par les recettes disponibles, ont conduit à un recours accru à l’endettement. Cette situation a poussé la BCRG à financer le déficit budgétaire de l’État.

4- Le manque de confiance croissant : Face à ces signaux, les entreprises et les ménages retirent davantage de liquidités, accentuant la baisse des réserves dans les banques.

La situation actuelle, bien qu’elle ne soit pas une crise généralisée, présente des signes préoccupants tels que les difficultés des banques à satisfaire les besoins immédiats, la baisse du crédit et les tensions sur les devises. Si elle persiste, elle risque d’affaiblir la confiance dans le système bancaire et d’avoir des effets en chaîne sur les entreprises, les salariés et les recettes fiscales.

Enfin, pour éviter que cette situation ne perdure, il est nécessaire d’engager une réforme en profondeur du système de crédit, afin de mieux encadrer l’accès aux financements et d’en améliorer l’efficacité.

Il convient aussi de rétablir la confiance par une gestion budgétaire rigoureuse et une régulation renforcée pour garantir la stabilité macroéconomique du pays.

 

BACHIR DIALLO

Financier, Gestionnaire comptable, Formateur

Author: La Rédaction

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