Les chaudes réactions des avocats ne se sont pas faites attendre ce mercredi à la CRIEF. Au terme de la décision du juge audiencier Alhassane Mabinty Camara, renvoyant l’affaire au mercredi prochain, afin d’écrire à la BCRG, les conseils de l’ancien ministre n’ont pas cachés leur frustration. Si maître Salifou Béavogui se dit dépassé par cet énième renvoi, maître Amadou Babin Camara de la partie civile s’en félicite.
“Les avocats du prévenu ont fait exprès de se retirer du dossier afin de retarder le procès. A la date de leur retrait, il y a un temoin qui devait comparaître et si on devait reprendre le dossier, c’est à partir de là. S’il est une nouvelle fois renvoyé aujourd’hui, la faute c’est à eux, pas nous. C’est l’effet boomerang qui s’est retourné contre eux. Concernant les accusations portées contre monsieur Oyé sur l’enrichissement illicite, il n’à apporté aucune preuve. Il se défend comme quoi, les pièces ont été calcinées suite à un incendie. Ce qui n’est pas soutenable comme argument au regard du droit. Et en la matière c’est à lui d’apporter la preuve. Par rapport aux 50 millions de dollars, tous ceux qui sont passés à la barre ont fait savoir qu’il ya eu un rélicat de douze millions de dollars. Où est passé cet argent? Pour nous ce sont des choses à clarifier. S’agissant de la décision d’écrire à la BCRG, nous trouvons la démarche juste puisqu’elle contribuera à la manifestation de la vérité dans l’intérêt de toutes les parties’’, s’est défendu le représentant de l’agent judiciaire de l’Etat visiblement très satisfait.
Des arguments tout de suite balayés par la défense qui estime que le dossier est complètement vide. “Décider de reporter ce débat vise tout simplement à faire souffrir notre client, un débat dans lequel il n’y a aucun espoir d’obtenir quoi que ce soit sinon que de continuer à maintenir monsieur Oyé en prison. Nous avons estimé que la cour aurait du arrêter tous les débats aujourd’hui pour qu’on puisse plaider et qu’elle prenne sa décision. Nous, nous savons que la décision au fond c’est la relaxe pure et simple. Nous nous sommes évertués à expliquer cela. Malheureusement à notre grande surprise la cour se propose d’écrire encore à la banque centrale autour de l’utilisation des 50 millions de dollars qui a été suffisamment étayé ici. Mon client n’a jamais vu cet argent, il ne l’a jamais encaissé. La transaction s’est faite de banque en banque et de société en société. Ce débat était derrière nous. Quand la cour nous dit qu’elle va écrire à la banque centrale pour connaître les comptes de monsieur Oyé, ensuite entendre un certain Kaba, nous pensons que la procédure ne fait que s’enliser. C’est dommage, on tord le cou à la loi, on refuse même d’appliquer une décision supranationale qui est intervenue lundi qui consiste à les libérer. De toute façons, nous prenons courage et nous continuerons à défendre pour que notre client soit libéré’’, a martelé maître Salifou Béavogui très désespéré.
MLYans