Arrêté manu militari dans l’enceinte du tribunal de première instance de Dixinn le vendredi 19 janvier dernier, alors qu’il était venu assister à l’audition des journalistes arrêtés suite à la manifestation du SPPG la veille, le secrétaire Général du Syndicat Sékou Jamal Pendessa a été placé ce lundi 22 janvier en détention à la maison centrale de Coronthie, en attendant l’ouverture de son procès.
Une décision injuste et incompréhensible, estime son avocat, maître Salif Beavogui. « Sekou Jamal Pendessa est désormais poursuivi pour manifestations non autorisées et publication de données de nature à troubler l’ordre public et la sécurité. Ce sont ces infractions qui ont été mises sur sa tête dont il n’a pas reconnu. Il a rejeté ces faits et il a soutenu que le droit de manifester est un droit constitutionnel et que d’ailleurs, il n’a pas manifesté, c’est à la maison de la presse qu’il a été encerclé avec ses collègues. D’autres journalistes ont été interpellés et relâchés et leurs dossiers classés sans suite. Donc on ne peut pas trouver ces infractions-là, le dossier devrait normalement être classé purement et simplement parce qu’il n’y a pas d’infraction, mais en dépit de tout, il a été conduit à la maison centrale », a indiqué Me Bea
Par ailleurs, l’avocat dit être déçu du choix du procureur d’envoyer en prison le syndicaliste. « Le dossier est pris en flagrant délit, donc le procès pourrait se tenir demain ou après demain, en tout cas dans les meilleurs délais s’ils respectent les dispositions légales du code de procédure pénale. Je suis déçu, désemparer, puisque depuis plusieurs années ce genre de dossier fait toujours surface dès que vous voulez revendiquer, réclamer les droits », a fait comprendre l’avocat.
Enfin, Maître Salifou Béavogui promet de se battre afin que le droit soit dit dans cette affaire qui, pour lui, n’honore pas la Guinée en matière de démocratie. « En tant que légaliste, nous allons mettre la pression pour que le procès soit rapidement organisé pour qu’il soit libéré. N’oubliez pas que beaucoup aujourd’hui qui occupent les plus grandes fonctions de l’administration sont passés par là, je ne sais pas quand est-ce que nous allons rompre avec cette pratique-là. Ce qui est sûr, nous en tant qu’avocat, nous allons continuer de nous battre et défendre les libertés arbitrairement confisquées », a-t-il assuré.
Mamadou Barry