C’est un scandale. Plus que jamais, le comité national du rassemblement pour le développement doit trouver d’autres raisons à la suspension illégale du droit de manifester en Guinée.
Alors que le colonel Mamadi Doumbouya rentre ce samedi de New-York où il a pris part à la 78ème session de l’assemblée générale des nations unies, l’ensemble du gouvernement est mobilisé pour l’accueillir à Conakry.
Dans une note dont notre rédaction détient copie, il est demandé à tous les travailleurs de l’ensemble des départements ministériels de se mobiliser pour accueillir le président de la transition. Chaque ministère est d’ailleurs appelé à occuper un point précis sur l’autoroute. L’idée étant de positionner des gens le long de toute la route qu’empruntera le cortège du colonel Mamadi Doumbouya.
Ce dernier avait pourtant promis de faire de sa priorité la depolitisation de l’administration. Il se trouve que chaque travailleurs de l’administration publique est aujourd’hui obligé de sortir lui reserver une haie d’honneur sur plusieurs kilomètres.
Le jour de son discours, la même injonction a été faite aux travailleurs pour rallier le chapiteau du palais du peuple où était retransmis en direct son discours à la tribune officielle des nations unies. De quoi constater désormais la rupture de cet engagement avec les réalités du moment.
Sur un autre volet, en ordonnant à tous les fonctionnaires de sortir massivement sur la voie publique et en leur affectant un plan d’occupation, de sorte à s’assurer que toute la voie est occupée, le gouvernement du CNRD va à l’encontre de ses propres décisions. Le comité national du rassemblement pour le développement a en effet pris un communiqué pour “interdire toute manifestation sur la voie publique, jusqu’à nouvel ordre”
Il faut rappeler d’ailleurs que le porte-parole du gouvernement a précisé que ces manifestations ne peuvent se tenir que dans les quartiers généraux des partis politiques. Or celle à laquelle l’administration publique toute entière est conviée ce samedi 23 septembre se tient sur la voie publique, l’une des plus empruntées.
D’où la contradiction notoire entre les règles et la réalité.