Affaire consortium SEESEA : les dessous d’un dossier aux antipodes de la transparence 

La note a circulé ce mercredi 21 août 2024. Le ministre guinéen de l’économie et des finances a annoncé la rupture d’un accord qui n’aura duré que 4 jours. Il s’agissait d’un accord paraphé par le ministre de l’Economie et des finances Mourana Soumah, au nom du gouvernement guinéen et le Consortium SEESEA.

Il porte sur un partenariat économique stratégique qui était censé resté “secrèt”. Le document a pour but la création d’une “Banque Offshore qui sera dénommée SEESEA BANQUE sur l’Île de Kassa en Guinée; le Consortium SEESEA se concentrera sur le soutien à l’exploitation minière de la Guinée (en particulier le minerai de fer, la bauxite, le minerai de nickel, la mine d’uranium, etc.), à la construction des infrastructures (telles que les chemins de fer, l’énergie électrique, les routes), au développement de projets agricoles modernes, à la Coopération Sud-Sud, à la sécurité nationale, etc; créer les infrastructures nécessaires sur l’Île de Kassa et à accorder un Prêt sans intérêt de deux milliards de Dollars Américains (dont au moins 50 % pour la réalisation des projets de priorité présidentielle) », peut-on lire dans le document.

En contre partie, le gouvernement guinéen devait « faire de l’ile de Kassa la zone économique spéciale offshore la plus compétitive en terme de politiques fiscales en établissant des lois et faire ses meilleurs efforts pour créer un environnement juridique et sécuritaire dans la zone franche ».

Le mal se trouve dans certains termes de l’accord. Un accord qui engage le pays mais qui est tout de même frappé d’une disposition qui se rapproche de la clause de confidentialité. C’est bien dans cette disposition que l’Etat guinéen a trouvé les raisons de sa rupture.

« Par la présente, agissant au nom et pour le compte de l’État guinéen, je viens vous notifier la dénonciation du mémorandum d’intention signé le 16 août 2024 entre l’État Guinéen représenté par le Ministère de l’Economie et des Finances et le Consortium SEESEA. Pour ce faire, dans l’exclusif intérêt des parties, il a été convenu qu’aucune des deux parties au Mémorandum d’Entente ci-dessus évoqué ne devait procéder à une communication quelconque sans l’approbation écrite de l’autre partie et ce, conformément aux stipulations de l’article 9 du Mémorandum”, rappelle le ministre de l’économie et des finances.

Mourana Cissé ajoute ensuite que “le Ministère de l’Economie et des Finances a été surpris de découvrir dans les lignes éditoriales de la presse guinéenne, une large communication faite par vos soins autour des termes de ce Mémorandum. Cet agissement est, manifestement, une violation de l’article 9 dudit mémorandum. Tirant les conséquences de droit de cette violation et en s’appuyant sur l’article 8 dudit mémorandum, le Ministère de l’Economie et des Finances vous prie de prendre acte de sa résiliation. Egalement, le Ministère en charge de l’économie et des Finances de la Guinée déclare nul et de nul effet, l’ensemble des termes du mémorandum et, par l a même occasion, vous invite à retirer toutes les communications faites à cet effet ».

On peut bien se demander pourquoi les autorités de transition guinéennes voudraient bien se doter d’une banque de type offshore ? Pourquoi vouloir contourner les circuits bancaires actuels ?

Ci-dessous l’intégralité de l’accord

Consortium

Author: La Rédaction

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