Amnesty international a organisé une conférence de presse ce mercredi 15 mai 2024 à la maison de la presse à Conakry. Il était question de publier son rapport sur la situation actuelle des droits humains en Guinée. Dans ledit rapport, ce qui saute à l’œil, ce sont les entraves liées aux libertés d’expression et de réunions pacifiques.
La directrice régionale d’Amnesty international pour l’Afrique de l’ouest et du centre rappelle qu’après le coup d’État du 05 septembre 2021, le régime de transition a décrété le 02 mai 2022 l’interdiction de toutes les manifestations sur la voie publique de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme de la transition.
Au-delà de l’interdiction des manifestations, poursuit la conférencière, la liberté d’expression a été sérieusement entravée. “Depuis la mise en place du régime de transition, l’accès à l’internet et en particulier les réseaux sociaux a été régulièrement coupé ou perturbé, le signal des radios les plus écoutées a été brouillé ou interrompu, l’accès à des sites d’informations empêché, des médias privés télévisés ont été retirés des plate-formes de diffusion, des journalistes aussi, des syndicalistes des membres des forces vives ont été détenus arbitrairement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression”, a-t-elle fustigé.
Samira Daoud note qu’en dépit de cet environnement hostile aux libertés, de nombreuses personnes ont bravé des interdictions pour manifester. Ce qui, selon elle, a conduit à de nombreux cas de morts suite à l’usage excessif de la force.
“Depuis septembre 2021, sous la transition du CNRD, ce sont au moins 47 personnes qui ont été tuées selon notre décompte. Et un plus grand nombre encore de personnes qui ont été blessées toujours par les mêmes corps au cours des manifestations en faveur soit du retour à l’ordre constitutionnel ou pour demander le respect des droits humains”, a affirmé l’activiste.
Elle informe que sur les 47 personnes tuées, 75% d’entre elles ont moins de 25 ans et 40% sont des mineurs de moins de 18 ans. Samira Daoud ajoute que les blessés ont été victimes principalement de tirs d’armes à feu et dans une moindre mesure de cartouche de gaz lacrymogène.
Certaines personnes ont été percutées par des véhicules des forces de défense et de sécurité