Angola : le président Lourenço soumis à une procédure de destitution

En Angola, le président de la République João Lourenço est soumis à une procédure de destitution lancée le 21 juillet dernier par le principal parti d’opposition, l’Unita. Cette proposition a reçu le 15 août dernier la signature de 86 députés, soit plus que le tiers requis par la Constitution.

Le pays est actuellement en période de vacance politique mais une commission sera réunie dès après les congés parlementaires pour se prononcer dans les 30 jours afin que la motion soit débattue en session plénière. Le règlement de l’Assemblée nationale angolaise prévoit le vote secret pour ce genre de question de nature nominale. Si cette motion obtenait la majorité des deux tiers des députés, elle serait transmise à la Cour constitutionnelle pour validation.
Cette proposition, bien qu’elle aurait du mal à aboutir, a déjà suscité plusieurs réactions dans les milieux politiques angolais. La destitution d’un président est explicitement prévue par l’article 129 de la Constitution. Cet article dispose que « le chef de l’État peut être révoqué pour trahison à la patrie, espionnage, corruption, inaptitude… ». On se doute que la procédure de l’Unita ne repose pas sur ces fondements.

L’opposant Adalberto da Costa Júnior a qualifié la gouvernance du président Lourenço d’acte « contre la démocratie, la paix sociale et contre l’indépendance nationale » ce qui, selon l’article précité, peut laisser entendre qu’il a violé « a) l’État de droit démocratique, b) la sûreté de l’État et/ou c) le bon fonctionnement des institutions ».

Dans un discours prononcé au lendemain du dépôt de la demande de destitution, le président de l’Unita s’est livré à un plaidoyer en faveur du bien-fondé de l’action menée par son parti. Il a notamment plaidé pour l’instauration « d’une nouvelle culture de dialogue, de transparence et de bonne gouvernance » et a rappelé « qu’un président qui se respecte et est respecté… ne doit pas accentuer les différences entre les différents groupes de la société », selon Jeune Afrique.

La motion de l’opposition ne dénonce pas seulement les atteintes à la démocratie. Elle alerte également sur une mise en danger de la sécurité nationale en pointant du doigt les services de renseignement « qui sont autorisés à fonctionner en dehors du contrôle des entités qui devraient les superviser », ou encore « le blanchiment d’argent et la fuite des capitaux pratiquement négligés ». Des dysfonctionnements qui viennent d’être signalés dans le récent rapport du Groupe d’action financière (GAFI) qui donne un an supplémentaire à l’Angola pour se conformer à ses recommandations.

Author: La Rédaction

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