Après le retrait de son titre minier, SRG Guinée menace d’intenter une action en justice

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Au mois de mai dernier, près de 300 sociétés minières se sont vu retirer leurs permis en territoire guinéen. Parmi elles, la société émiro-canadienne Falcon Energy Materials, représentée par sa filière locale SRG Guinée, détentrice d’une mine au sud-est de la Guinée, dans la préfecture de Lola, où elle développait un projet dans la filière de graphite.

Selon nos confrères du magazine Africa Intelligence, plusieurs membres de la Chambre des mines de Guinée ne s’attendaient guère à voir Falcon visé par les autorités. Son projet de graphite près de Lola (Sud-Est), proche de la frontière ivoirienne, est le seul du genre que compte le pays, dans la filière stratégique des composants de batteries de véhicules électriques.

Deux jours avant le retrait de son titre minier, la société avait effectué une visite à Conakry lors de laquelle le management de Falcon aurait notamment échangé avec le ministère des mines, sous la houlette de Bouna Sylla, au sujet de l’obtention des autorisations nécessaires au lancement du chantier de construction de la mine, attendues depuis plusieurs semaines. À la date du 22 mai, aucune explication n’a filtré sur les raisons de cette résiliation, alors que les voisins miniers de Falcon dans la région de Guinée forestière, notamment le projet de fer d’Ivanhoe Atlantic, de Robert Friedland, pas plus avancés que celui de l’émiro-canadien, n’ont pas été ciblés, ajoute africa intelligence.

La société réfléchit en ce moment à la suite à donner à cette résiliation et prépare d’ores et déjà un recours juridique. Les dirigeants de la société veulent consulter par ailleurs leurs actionnaires sur la poursuite ou l’arrêt de leur projet minier guinéen, dans lequel Falcon aurait investi 20 millions de dollars jusqu’à présent, pour un investissement prévu de 185 millions de dollars pour la construction de la mine de graphite et de ses installations industrielles.

Ce n’est pas le premier revers que connaît Falcon Energy. En 2023, alors encore sous le nom de SRG Mining, la société avait tenté de faire entrer au capital l’entreprise chinoise C-One, spécialisée dans la fabrication d’anodes de batterie, via une opération de 13 millions de dollars USD pour une prise de participation de 19,4 %. L’accord avait été torpillé sous pression du gouvernement canadien, qui durcissait alors les règles encadrant les investissements étrangers dans les ressources critiques, en pleine rivalité technologique avec la Chine. Cet épisode avait précipité la décision du conseil d’administration – où siègent notamment les hommes d’affaires québécois Benoit Lasalle et Yves Grou – de relocaliser le siège social aux Émirats arabes unis en 2024, et de rebaptiser l’entreprise Falcon Energy Materials pour refléter sa nouvelle orientation moyen-orientale, rappelle pour sa part miniereafricaine.com.

Le projet Lola devait jouer un rôle central dans l’approvisionnement en matières premières pour le site marocain d’anodes, présenté comme une future plaque tournante pour l’industrie de la mobilité électrique. Son retrait du portefeuille de Falcon Energy soulève désormais de sérieuses incertitudes quant à la viabilité de cette stratégie intégrée.

Concrètement, Falcon envisageait d’acheminer au Maroc la production de graphite issue de son projet de graphite de Lola, en Guinée, dont les réserves sont estimées à 41 millions de tonnes, et la transformer en anodes pour approvisionner les marchés européen et nord-américain de batteries lithium-ion et piles à combustible.

Author: La Rédaction

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