Arrestations arbitraires en Guinée : le barreau lance un boycott des audiences jusqu’au 31 juillet

Le barreau de Guinée a convoqué une assemblée générale extraordinaire ce mardi 16 juillet 2024. Plusieurs avocats du pays ont répondu à l’appel. Tous ont dénoncé les arrestations et détentions extrajudiciaires en succès ces derniers temps en Guinée. 

“Depuis un certain temps, nous remarquons que des citoyens sont victimes d’arrestations et de détentions extrajudiciaires. C’est-à-dire qu’ils sont interpellés et détenus sans aucune forme légale et le plus souvent, des citoyens sont interpellés par des agents encagoulés sans convocation préalable, qui ne sont munis d’aucun mandat de justice. Et lorsqu’ils sont interpellés, ils sont gardés au secret, sans possibilité pour eux d’accéder à leurs conseils, donc à leurs avocats et à leurs parents. Et le pire de tout ça, il y en a qui sont bénéficiaires des décisions de justice, mais qui continuent à être gardés au secret, sans possibilité pour eux de rencontrer leurs avocats. Et aujourd’hui, nul n’est à l’abri de tout ça”, a déclaré le porte-parole du barreau de Guinée.

C’est à cause de ces arrestations et détentions extrajudiciaires, que les avocats de Guinée ont pris des résolutions fortes après plusieurs heures de débats dans la salle d’audience du procès des événements du 28 septembre 2009, dans les locaux de la Cour d’appel de Conakry. “Premièrement, à compter de ce jour, nous observons un boycott total de toutes les audiences et sur toute l’étendue du territoire national. Jusqu’au 31 juillet à 23h59”, a annoncé Me Faya Gabriel Kamano qui a précisé que le cours des événements pourrait changer, si “les personnes interpellées et détenues illégalement ou arbitrairement sont présentées à un juge”.

Deuxièmement, a-t-il poursuivi, le barreau sur le fondement de l’article 27 de la loi 014 portant organisation de la profession d’avocat, qui lui donne la possibilité de se constituer partie civile en cas de violation grave des droits de l’homme, portera plainte contre X pour séquestration, enlèvement, torture, et traitement dégradant qui, d’ailleurs, constitue des crimes contre l’humanité.

Les avocats ne dénient pas au pouvoir public d’interpeller un citoyen lorsqu’il y a des raisons plausibles de l’interpeller, lorsqu’il y a des indices concordants contre lui d’avoir commis une infraction, mais ils précisent que toute interpellation ou toute détention doit être encadrée par les formes prescrites par la loi, notamment par le code de procédure pénale.

Author: La Rédaction

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