La corruption, une menace majeure pour l’avenir des jeunes en Afrique et une raison d’émigrer, révèle un sondage

Selon une récente étude, la corruption est perçue par les jeunes Africains comme une menace qui pèse lourdement sur leur avenir. Pour 60% d’entre eux, ce fléau pourrait même les inciter à quitter leur pays.

Ce sondage, commandé par la Ichikowitz Family Foundation basée à Johannesburg, a été mené auprès de 5 600 jeunes âgés de 18 à 24 ans dans 16 pays africains et met en lumière l’ampleur de cette problématique.

La corruption, un frein au développement personnel

La corruption est jugée comme “le principal obstacle au développement personnel et à une vie meilleure” par la majorité des jeunes interrogés, selon le rapport de la fondation. Près de 60% des participants à l’étude affirment qu’ils envisagent d’émigrer dans les cinq prochaines années, soulignant un manque de confiance envers leurs gouvernements pour lutter efficacement contre ce fléau. Les entretiens, réalisés en face-à-face par PSB Insights en janvier et février de cette année, révèlent également que les destinations les plus envisagées pour émigrer sont l’Amérique du Nord, suivie par des pays d’Europe occidentale comme le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Espagne.

Des jeunes favorables à des sanctions sévères contre la corruption

Les jeunes interrogés se montrent favorables à des sanctions plus strictes contre les hommes politiques corrompus, notamment à travers l’interdiction d’exercer des fonctions publiques. De plus, l’étude intitulée “Étude sur la jeunesse africaine en 2024” indique que bien que près des deux tiers des répondants croient en la démocratie, environ 60% se prononcent en faveur d’une forme de gouvernement “d’inspiration africaine”. Près d’un tiers des jeunes pensent même que des régimes non démocratiques, tels que des gouvernements militaires ou des systèmes à parti unique, pourraient être préférables dans certaines situations.

Une vision mitigée de l’influence étrangère

Concernant l’influence étrangère, 72% des jeunes estiment qu’elle constitue un problème, notamment en ce qui concerne l’exploitation des ressources naturelles par des entreprises étrangères sans bénéfice pour les populations locales. Cependant, 82% des répondants considèrent l’influence de la Chine comme positive, tandis que 79% partagent la même opinion concernant les États-Unis. L’influence de la Russie est perçue de manière croissante comme favorable, notamment au Malawi et en Afrique du Sud, en raison de l’approvisionnement en engrais et céréales.

Des données pour éclairer les décisions politiques et économiques

Cette étude, la seconde du genre après une première édition en 2020, vise à “donner une voix scientifique à la jeunesse africaine”, selon Nico De Klerk, directeur de la communication de la fondation. Avec près de 420 millions de jeunes âgés de 15 à 35 ans en Afrique, dont un tiers est sans emploi, et des projections prévoyant plus de 830 millions de jeunes d’ici 2050, les résultats de cette enquête fournissent des informations cruciales pour les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les investisseurs.

Author: La Rédaction

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