Après la première journée baptisée “jeudi t-shirt rouge”, les organisations de la société civile guinéenne menacent de passer à la vitesse supérieure. Leurs trois principales revendications restent maintenues mais les actions pourraient s’amplifier bientôt.
Dans une déclaration qu’elle a tenue ce jeudi 4 juillet 2024, la dynamique des organisations de la société civile ne cachent pas ses inquiétudes vis-à-vis de la situation actuelle du pays, notamment avec la fermeture des medias et la montée vertigineuse du coût de la vie.
Elle exigent l’arrêt des brouillages des ondes, la restitution des licences et le retour dans les bouquets distributeurs, la stabilisation de la desserte en électricité, la baisse des prix sur le marché, entre autres.
Faute d’obtenir satisfaction à leurs revendications, ces plateformes menacent de declencher des manifestations du 30 juillet au 1er aout prochain.
Ci-dessous l’intégralité de la déclaration
Nous, organisations membres de la Dynamique de la société civile contre la fermeture des Médias et la vie chère en République de Guinée, souhaitons à travers cette conférence de presse exprimer notre profonde inquiétude et notre mécontentement face au retrait des licences des médias (Hadafo Médias, Djoma et FIM) et à la montée vertigineuse du coût de la vie dans notre pays.
La liberté d’expression et d’information est le pilier fondamental de toute démocratie. La fermeture des médias constitue une atteinte grave à l’exercice de ce droit. Cela prive les citoyens de leur droit à l’information, affaiblit les fondements de la démocratie, provoque la psychose et la désinformation.
La fermeture de ces médias a entraîné la mise en chômage de près de 2.000 journalistes (Emplois directs et indirects) et sachez que chaque journaliste a une responsabilité d’au moins 5 personnes. Ce qui rend vulnérables des milliers de nos compatriotes. La presse est soutien inestimable de la société civile car c’est elle qui nous permet d’atteindre le maximum de personnes dans la réalisation de nos différentes activités, donc une menace contre cette entité est une est une menace contre notre existence, celle de la démocratie. Nous avons estimé qu’il est impossible pour nous d’être silencieux face à ce musèlement.
De plus, la cherté de la vie notamment la flambée des prix des denrées de premières nécessités, le délestage du courant électrique, le manque d’eau dans les robinets, le chômage galopant, la dégradation du réseau téléphonique, la faillite de plusieurs entreprises, le ralentissement des activités économiques rendent la vie insoutenable pour beaucoup de guinéens.
Il est important pour les autorités de la transition de comprendre le cri de cœur des guinéens et trouver des solutions immédiates en vue d’apaiser la souffrance des citoyens pour le bon déroulement de la transition.
Nous organisations membres de la dynamique de la société civile, recommandons vivement :
· La restitution immédiate des licences des médias (Hadafo Djoma et FIM) et l’accord d’un plan d’accompagnement de ces medias;
· La restauration des médias sur les bouquets Canal+ ;
· L’arrêt des brouillages des ondes des médias ;
· L’arrêt de toute restriction ou musèlement dont subie la presse guinéenne ;
· La diminution des prix des denrées de premières nécessités ;
· L’amélioration de la desserte en électricité ;
· La stabilisation de l’internet et du réseau téléphonique ;
· L’amélioration des conditions de vie des guinéens.
En attendant la mise en œuvre de nos batteries actions, nous informons l’opinion nationale et internationale que nous avons privilégié les négociations avec les autorités concernées, raison pour laquelle nous avons déposé des lettres d’audience à la Primature, au ministère de l’information et de la communication, ministère de l’économie et des finances, Ministère du Commerce, de l’industrie, des petites et moyennes entreprises, à la Direction générale de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications, à la Haute Autorité de la communication, les centrales syndicales, les religieux.
L’objectif de cette démarche était de faire des plaidoyers en faveur des médias et pour l’amélioration des conditions de vie des guinéens. Nous invitons ainsi les autorités à nous accorder une oreille attentive en vue d’un dénouement heureux des différentes crises.
Faute de quoi, la dynamique des Organisations de la société civile se réserve le droit de projeter une série de manifestations aux dates suivantes : 30 juillet, 31 juillet et 1 Août 2024 avec pour objectif de se faire entendre pour la prise en compte de nos revendications légitimes.
Nous osons croire qu’avant le début des manifestations annoncées, les autorités de la transition prendront toutes les dispositions nécessaires pour le rétablissement des médias, prendre des engagements forts pour la déserte en électricité et l’amélioration significative des conditions de vie de nos compatriotes.
Il est impératif de signaler que la fermeture de ses médias et la restriction imposée aux médias cause un préjudice irréparable au souverain peuple de Guinée en lui privant d’un des droits les plus fondamentaux, universellement reconnu, le droit d’accès à l’information.
Il faut aussi rappeler que les guinéens traversent l’une des périodes les plus difficiles de leur existence, la cherté de la vie, plongeant le peuple dans un désespoir total.
C’est pourquoi nous invitons le peuple de Guinée, les organisations de la société civile à rejoindre cette grande dynamique en vue de défendre les intérêts légitimes de nos compatriotes.
Aux organisations de presse, organisations syndicales, les coalitions des partis politiques de soutenir les futures actions annoncées de notre dynamique car elle s’inscrit exclusivement dans la défense et la protection des intérêts légitimes du souverain peuple de Guinée.
La première opération lancée en ce jeudi dénommé « JOURNEE T-SHIRT
ROUGE » a été un grand succès. Nous remercions vivement le peuple de Guinée pour sa participation exceptionnelle à cette magnifique journée citoyenne exprimant ainsi la colère contre la direction actuelle de notre nation.
Nous ne défendons pas les patrons de presse, mais plutôt la presse.
Nous ne défendons pas les journalistes, mais plutôt le journalisme.
Nous défendons le droit du peuple à l’information.
Que Dieu Bénisse la Guinée et les Guinéens. Amen.
Conakry le 04 Juillet 2024