Les rideaux sont tombés ce vendredi à Conakry sur les travaux des états généraux de l’agriculture et de l’élevage. Durant trois jours, des acteurs venus de tous les horizons ont échangé leurs expériences sur les difficultés auxquelles est confronté le monde paysan. L’objectif est de permettre à la Guinée de mettre à profit ses potentialités naturelles afin d’être autosuffisante.
Pour cette dernière journée, c’est le secteur privé qui était à l’honneur. Plusieurs questions liées aux modalités de recherche de financement ont été abordées ce vendredi par les panelistes. Des échanges qui ont rassuré le patronat guinéen quant à un avenir prometteur de ce secteur, décline son président. “Nous sommes convaincus que le partenariat public privé est la clé de voûte pour une transformation qualitative de notre économie et pour faire du secteur agricol un moteur de croissance durable et inclusive. Le partenariat public privé est le mode qu’il faut pour tous les secteurs de notre économie’’, a déclaré Ansoumane Kaba, PDG de la société Guiter.
Durant ces travaux, plusieurs recommandations ont été formulées par les participants. Un accent a été surtout mis sur “la mise en place d’une planification pluriannuelle prenant en compte toute la chaîne de valeur, actualiser le schéma directeur des pistes rurales dont la mise en œuvre permettra de faciliter le drainage des produitions vers les marchés, réduire les pertes post récolte en construisant des magasins de stockage, des aires de séchage et de battage, actualiser et mettre en œuvre les schéma directeur d’aménagement d’espace pastoraux et agricole, proceder à la construction des abattoirs régionaux et des aires d’abattage répondant aux normes pour aider les ruraux à s’approprisionner en viande de qualité, réaliser la carte de fertilité des sols, réhabiliter et augmenter les capacités des centres de recherche’’, pour ne retenir que celles-ci .
S’il est vrai que 56 % des terres guinéennes sont cultivables et 79 % de la population est agropastorale, il n’y a pas de raison que la Guinée traîne désormais ses pas vers son autosuffisance.
Selon le ministre de l’agriculture, le plus dûr a été franchi. “Il suffit de regarder les recommandations, on se rend compte avec aisance de ce que veulent les agriculteurs et les éleveurs. Et comme je le disais, ce n’est que le début du commencement, ce ne sera pas la dernière. Ce que nous nous venons de faire c’est le plus facile, le plus difficile reste à venir et c’est là que la population nous attend’’, s’est exprimé Félix Lamah.
C’est le premier ministre chef du gouvernement, comme à l’ouverture, qui a présider la clôture des travaux. Amadou Oury Bah a instruit la mise en place dans un bref délai des comités techniques de suivi pour la mise en œuvre des recommandations de la présente assise.
“En tant que chef du gouvernement, il ne faudrait pas que ces recommandations restent dans les tiroirs. C’est la raison pour laquelle le ministre de l’agriculture doit immédiatement réunir un groupe consultatif et une équipe technique pour la mise en œuvre des recommandations des états généraux qui pourront se décliner en programme et actions dès demain. La prochaine campagne agricole 2025 doit commencer dans sa formalisation dès demain. Nous ne pourons pas nous tirer d’affaire si le secteur agricol et de l’élevage s’avère déséquilibré par rapport à nos actions. L’objectif est de permettre à ces deux secteurs de contribuer à près de 50% du PIB pour la croissance économique de notre pays’’, espère le chef du gouvernement.
Depuis la prise du pouvoir par le CNRD, pour booster ces deux secteurs, les allocations ont été revues à la hausse. Elles sont passées de 200 milliards à 500 milliards de francs guineens.
MLYans