Depuis le coup d’Etat du 26 juillet, les présidents de la Cedeao multiplient les consultations informelles. Mais dépourvus de leviers d’action forts face aux putschistes, et alors qu’une partie d’entre eux sont actuellement au Sommet Russie-Afrique, leur coordination est particulièrement délicate.
Depuis le coup d’Etat du 26 juillet contre le président nigérien Mohamed Bazoum, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) tentent péniblement de s’organiser. Ils ont multiplié ces dernières heures les consultations informelles.
Ces dernières sont notamment supervisées par le président en exercice de l’organisation
régionale, le chef de l’Etat nigérian, Bola Ahmed Tinubu. Il est dans ce cadre
en contact plusieurs fois par jour avec ses principaux homologues ouestafricains. Il s’est ainsi entretenu par téléphone avec le président ivoirien Alassane Ouattara, le 26 juillet, avant que les deux hommes s’appellent de
nouveau dans la matinée du 27 juillet.
Ouattara rentre à Abidjan
Particulièrement préoccupé par la situation au Niger, le président ivoirien qui séjourne dans sa résidence de Mougins, dans le sud de la France, depuis le 22 juillet, a décidé d’écourter son séjour dans l’Hexagone pour regagner Abidjan.
Il doit dans ce cadre s’envoler pour la capitale économique ivoirienne dans la
matinée du 28 juillet. Il devait initialement rester en France jusqu’au 30 juillet. Face à l’émergence des juntes malienne et burkinabè – ouvertement hostiles à Abidjan – le président nigérien constitue l’un des plus solides alliés d’Alassane Ouattara au sein de la Cedeao. Le coup d’Etat a donc été perçu avec stupéfaction par les autorités ivoiriennes qui suivent de près l’évolution de la situation.
Alassane Ouattara a par ailleurs évoqué le sujet par téléphone avec Macky Sall, le 26 juillet. Actuellement à Saint-Pétersbourg, où il prend part au Sommet Russie-Afrique organisé par Vladimir Poutine, le président sénégalais a lui partagé à une poignée de ses homologues de l’organisation régionale sa très “forte inquiétude”.
La présence de plusieurs dirigeants et ministres ouest-africains au sommet fragilise la bonne coordination de la Cedeao et l’organisation d’un éventuel Sommet extraordinaire spécialement consacré au dossier nigérien. Tout au long de la journée du 26 juillet, plusieurs présidents ouest-africains avaient néanmoins pu s’entretenir par téléphone avec Mohamed Bazoum, alors très
actif sur sa messagerie WhatsApp.
Ce dernier s’était montré à chaque fois rassurant, évoquant des “négociations en cours”. Mais la mise en place, dans la soirée du 26 juillet, d’un Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP).
Source : africaintelligence