Coupe du monde de Handball : la Guinée écrit son histoire

Le mercredi 15 janvier à 17h56 heure locale, les premières notes de « Liberté », l’hymne national de la Guinée, ont commencé à résonner dans l’Arena Varaždin. Ce fut un moment historique pour la nation ouest-africaine qui se rendit sur le terrain pour son tout premier match du Championnat du monde masculin de l’IHF.

Comme prévu, l’équipe de 16 joueurs sur le terrain, ainsi que le personnel d’entraîneurs, le personnel de soutien et un petit groupe de fans à l’intérieur de la salle de jeu d’une capacité de 5 200 personnes ont tous chanté de tout leur cœur, terminant par un salut à l’hymne et au drapeau qui signifie tant pour eux.

Mais face à eux se trouvaient les Pays-Bas dirigés par Luc Steins, qui disputaient seulement leur troisième championnat du monde. Et même si les Européens ont finalement remporté le match d’ouverture du groupe D par 40:23 (21:8), cela n’a pas empêché l’équipe guinéenne de vivre un événement spécial.

« C’est beaucoup d’émotions, car chaque handballeur rêve de vivre ce moment, de chanter l’hymne national lors d’une telle compétition », a déclaré le défenseur central guinéen David Michee Eponouh à ihf.info après le match. « C’est une immense fierté pour chaque joueur de vivre ce moment, un moment inoubliable. »

« C’est un peu difficile de décrire le sentiment que nous avons ressenti en entendant notre hymne ici à Varazdin et en le chantant ensemble », a expliqué l’ailier gauche guinéen Adjiri Yven Corcher. « C’est notre première victoire. C’est un grand jour pour notre pays, pour notre équipe et pour nos familles. »

Corcher a terminé avec deux buts, tandis que son coéquipier Eponouh en a inscrit cinq, dont le premier était le plus important, une première pour la nation lors d’un Championnat du monde masculin de l’IHF.

Eponouh, qui joue au handball en club au Draguignan Var Handball, équipe de Nationale 1 Masculine française, a finalement ouvert le compte de la Guinée après six minutes depuis la ligne des neuf mètres après que l’équipe ait raté ses sept premières attaques.

« Marquer le premier but guinéen de l’histoire me rend vraiment heureux », a déclaré le joueur de 25 ans. « Je suis extrêmement fier et fier de représenter mon pays. C’était un énorme test pour moi d’être devant ce type d’équipe et ce n’est pas le niveau auquel je suis habitué, mais j’aspire personnellement à progresser. J’ai réussi à marquer, et je suis fier de moi, mais je peux progresser encore et, pourquoi pas, atteindre le plus haut niveau : c’est mon rêve ».

Un match en deux mi-temps

L’équipe de Kevin Decaux ayant mis du temps à marquer dans les premières minutes, il n’était pas surprenant que les Pays-Bas prennent une confortable avance de 13 buts (21:8) à la pause. 

Mais tout ce qui a été dit à la mi-temps dans le vestiaire guinéen a fait des merveilles, car ils ont commencé la deuxième mi-temps en force, surclassant leurs adversaires 10:9 (pour un total de 30:18) dans les 15 premières minutes contre une équipe néerlandaise pas encore complètement renouvelée et comprenant Steins, Kay Smits et d’autres.

« En première mi-temps, nous avons eu un peu de mal parce que la compétition est nouvelle pour nous – nous avions un peu de peur, un peu d’appréhension, donc l’entraîneur nous a demandé de nous sentir plus libres pendant le match, de relâcher la pression parce que c’est une compétition difficile et très nouvelle pour nous », a expliqué Eponouh à propos des discussions à la pause.

« Il nous a dit de jouer et de nous concentrer sur les choses simples, comme par exemple, en attaque, en tirant de loin et en évitant de trop nous approcher de la défense et de trop courir. En défense, il nous a dit d’essayer de bouger en suivant l’autre équipe. C’est pour cela que nous étions plus détendus et plus libres dans nos têtes en deuxième mi-temps. Cela nous a permis de marquer beaucoup de buts en deuxième mi-temps. »

« A la mi-temps, il y a eu un petit coup d’éclat, il fallait se remotiver, a expliqué le coach Decaux à ihf.info en souriant. Il fallait d’abord mettre les ballons dans le but et être efficace, car on ne l’a pas été pendant la première mi-temps, on a perdu trop de ballons et on a fait de mauvaises relances. On a été trop contemplatifs et on n’a pas bien joué, mais en deuxième mi-temps, on a joué avec plus d’impact. On s’est concentrés, on a été plus assidus et on a marqué, c’est ce qui a fait la différence. »

« La deuxième mi-temps a été honorable et ils ont montré ce qu’ils sont censés faire pour ce championnat du monde : jouer sans complexe. »

Respect mutuel et apprentissage

En face de Decaux, au sein du staff technique des Pays-Bas, se trouvait l’ancienne légende du jeu Staffan Olsson, aujourd’hui entraîneur-chef des Pays-Bas, mais avec une expérience mondiale en tant que joueur et entraîneur.

Et le Suédois sait tout sur la façon d’aider au développement d’une nation en devenir, ayant été le directeur des performances des équipes nationales des États-Unis d’Amérique en 2019.

« Je sais que c’est la première fois qu’ils participent à un Championnat du monde masculin de l’IHF, c’est la première étape, alors félicitations pour cela », a déclaré le sexagénaire à ihf.info. « Je suis content qu’ils se soient battus tout au long du match et cela nous a fait du bien. Avec le travail qu’ils font, ils doivent continuer et je suis sûr que nous verrons des résultats encore meilleurs de leur part à l’avenir. »

Ces commentaires ont fait sourire Decaux, qui a lui aussi franchi une étape historique mercredi – c’était également son premier match en tant qu’entraîneur-chef d’un Championnat du monde de l’IHF, après avoir été impliqué dans une variété de rôles et de pays au fil des ans.

Et il n’a pas tardé à souligner les points qu’il avait lui-même retenus du match.

« En tant qu’entraîneur, j’ai appris que ce haut niveau ne pardonne rien », a-t-il expliqué. « Chaque ballon perdu pendant le match, on le paie. Il faut être performant et efficace : c’est ça le haut niveau, mais je suis fier car l’équipe a révisé son jeu et n’a jamais baissé les bras. C’est très bien à voir et je suis convaincu de ce qu’ils peuvent faire et que nous ferons mieux lors du prochain match. »

« Nous avons vu à quel niveau se situe le niveau mondial », ajoute Corcher, qui joue dans son club de handball en France pour l’Angers SCO Handball, à propos de ce premier match. « C’était une bonne expérience pour nous et cela nous aidera à nous préparer pour le reste de la compétition. Nous verrons ce que nous pouvons faire et comme l’a dit l’entraîneur, je suis sûr que pour les autres matchs, nous serons de mieux en mieux.

« L’entraîneur et les joueurs des Pays-Bas nous ont respectés et ont très bien joué. Ils ont joué à leur niveau sans faire de bêtises et je veux les remercier, car nous sommes ici pour nous battre et pour jouer au handball.

« Nous sommes une équipe qui ne baisse jamais les bras, peu importe l’adversaire », a ajouté le joueur de 26 ans. « Une fois que nous sommes dans la bonne humeur, échauffés et libres de jouer, cela nous permet de mettre encore plus d’énergie et de jouer avec confiance, car dans cette compétition, nous n’avons rien à perdre. »

En entrant sur le terrain en Croatie, c’est clair : la Guinée n’a rien à perdre et va tout donner. Quels que soient les résultats des prochaines semaines, elle peut désormais affirmer qu’elle est une équipe mondiale bien établie et qu’elle attend avec impatience le prochain chapitre de son histoire.

« Je me souviens quand nous avons commencé en 2012 et maintenant nous sommes en 2025 – cela fait 13 ans, un long chemin, mais quel chemin », raconte un Decaux réfléchi, qui a été impliqué dans le développement de l’équipe tout au long de cette période. 

« Je suis fier des marches que nous avons gravi et fier de voir tous les acteurs ici, à nouveau réunis ».

Avec nos remerciements à Aymeric Rio et Bryan Jabea pour la traduction

Source : https://www.ihf.info/

Author: La Rédaction

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