Après un mois de pause, l’audience dans l’affaire opposant l’ancien député Amadou Damaro Camara au ministère public s’est une nouvelle fois ouverte ce lundi à la cour de répression des infractions économiques et financières. L’ancien Président de l’Assemblée Nationale ainsi que trois de ses co-accusés, dont deux anciens députés, sont poursuivis pour une affaire de détournement de 15 milliards de francs guineens.
Après la cour et la partie civile le 5 février dernier, l’audience de ce 4 mars est exclusivement consacrée aux questions du ministère public. Amadou Damaro Camara qui continue toujours sa narration des faits à la barre a été interrogé sur l’utilisation des fonds incriminés.
Selon lui, “sous la 9ème législature, le budget du parlement était de l’ordre de 28 milliards par trimestre dont j’ai demandé au ministre des finances de retenir 7 milliards à la source pour des besoins de rénovation du palais du peuple. Il faut préciser que la gestion financière à l’assemblée nationale se fait sur la base de la trésorerie et non par rubrique’’.
À la question de savoir si les marchés passés par le parlement sous sa gouverne suivaient les procédures régulières ? Amadou Damaro Camara répondra par l’affirmative. “Nous avons mis en place une commission de passation des marchés à laquelle je ne faisais pas partie, composée des députés de tous les bords et quelques travailleurs parlementaires. Monsieur le procureur, je dois préciser que l’assemblée nationale n’est pas soumise aux desidratas du passation des marchés publics. Les passations de marchés se faisaient à l’interne et nous avions à l’époque recensés près de cent entreprises dans notre base de données’’, at-il expliqué.
Sur l’utilisation des 15 milliards proprement dit, le prévenu a précisé que “dans les 15 milliards, nous avons tout pre- financé, contrairement aux autres législatures, nous avions bénéficié de trois fonds. Les trois fonds sont versés dans un compte unique appartenant à l’assemblée nationale. Le président de l’Assemblée est l’ordonnateur de ces trois comptes. Ce qu’on appelle la gestion par trésorerie j’ai fais face aux différentes tâches au fur et à mesure. Nous avons donc payé les primes des députés pour la session antérieures pour que les députés qui sont en vacance puissent revenir. C’est la où on a utilisé plus de 7 milliards, les pièces sont versées dans le dossier, et on attendait les primes de la rentrée le 5 octobre, entre temps le changement est intervenu. Pour me résumer, les 15 milliards versés dans le compte ont servi à pré-financer certaines activités comme les premiers fonds ont servis à pré-financer ce pourquoi les 15 milliards ont été payés. C’est à dire, les différents travaux sur le site et enfin il est resté 6 milliards 133 milliards sur le compte de l’assemblée nationale à la date du 5 septembre’’, se défend il.
Pour l’heure, l’orateur est visiblement très embarrassé sur la question relative aux modalités de recrutement de la société KASTROM. L’entreprise ayant fait des travaux sur le site devant abriter le siège de l’assemblée nationale dont le patron est également poursuivi dans la même affaire.
MLYans