C’est un procès qui est loin de conaitre son épilogue. Après plusieurs heures de débats ce lundi à la cour de répression des infractions économiques et financières, le dossier opposant l’ancien président de l’Assemblée nationale au ministère public a été renvoyé au 4 mars. A cette prochaine audience, ce sera le tour des représentants du ministère public de prendre la parole pour des questions.
Au terme d’un débat houleux ce 5 février, les avocats de la défense sortent plutôt confiants. C’est du moins l’impression exprimée par maître Lancei 3 Doumbouya, un des conseils de l’ancien député. “La défense sort avec un sentiment de satisfaction totale de toute la communication faite par le président Amadou Damaro Camara relativement à sa version des faits pour laquelle d’ailleurs, la cour avait besoin d’être imprégnée. Aujourd’hui, à travers les réponses données et les explications fournies, la défense sort de cette audience très réconfortée. Dans ce procès il faut faire la part des choses et d’ailleurs c’est ce qui fatigue le ministère public et la partie civile. Ils n’arrivent pas à faire une démarcation entre un fonds alloué à un département ministériel et une assemblée nationale. L’exécutif est un pouvoir, le législatif est un autre, c’est pas les mêmes règles, c’est pas les mêmes mécanismes. Penser que tel montant doit être destiné à tel objectif spécifiquement, cela n’est applicable qu’à
l’exécutif, c’est pas le cas à l’assemblée nationale. C’est pourquoi on parle de subvention. A ce niveau il n’y a aucune définition préalable de don affectation, c’est pourquoi dans ce dossier le représentant de l’agent judiciaire de l’Etat a des difficultés de compréhension. Si cette distinction était faite dès au départ, même au niveau du parquet spécial on l’aurait classé sans suite’’, a déclaré l’avocat de Amadou Damaro Camara visiblement très confiant quant à un aboutissement heureux.
Autre camp, autre avis. Pour la partie civile, maître Amadou Baben Camara “c’est dans l’intérêt de toutes les parties que les débats ont repris pour permettre au nouveau juge de bien comprendre le dossier dans toute sa complexité. Damaro est certes serein dans sa communication, il semble maîtriser son sujet mais les preuves on les administre à travers des pièces comptables, des témoignages et d’autres voies. Sa parole n’est pas d’évangile et nous on l’a démontré à travers nos questions que les règles de passation de marché public ont été violées. L’argent destiné pour la construction du site de l’assemblée nationale à été utilisé à d’autres fins. Donc nous sommes claire là-dessus que c’est un détournement’’, a chargé maître Amadou Baben, avocat de la partie civile dans ce dossier.
Après la cour et la partie civile, ce sera au tour le 4 mars des représentants du ministère public de prendre la parole pour des questions.
MLYans