Dans la soirée de ce lundi 8 juillet, la chambre de jugement de la CRIEF a renvoyé le procès de Amadou Damaro Camara au 10 juillet pour la suite des débats et éventuellement les plaidoiries et réquisitions. Cette affaire relative aux faits présumés de détournement de deniers publics portant sur 15 milliards de francs guinéens a de nouveau été évoquée ce lundi à la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières.
La journée a été consacrée en partie à la déposition d’une dame du nom de Aissatou Diallo. Elle était trésorière à l’Assemblée nationale au moment des faits. C’est à la demande du parquet qu’elle a comparu en qualité de témoin. Elle était chargée d’apporter des éclaircissements sur les 15 milliards incriminés.
Ce montant de 15 milliards était destiné aux dépenses d’investissement ou bien aux dépenses de fonctionnement ?, a interrogé le juge. “Moi ce que je vous dis et ce que je vous ai toujours dit, quand le montant arrivait, c’est quand il y a eu ce problème que moi j’ai su que le montant était venu pour une dépense d’investissement. Moi je constate le solde dans le compte, on ne m’informe pas, ce montant est venu pour telle ou telle chose. Du moment où on n’a même pas l’habitude d’avoir plusieurs montants dans ce compte, on a l’habitude d’avoir la subvention, si on demande une rallonge, on a les rallonges, si on a des trucs exceptionnels, des dépenses exceptionnelles, on nous envoie dans ce compte. Donc ce qui veut dire, à priori, je ne m’intéresse pas à savoir pourquoi les fonds sont venus. Pour moi, les fonds qui viennent, c’est pour la subvention. Donc une fois que j’ai ma trésorerie, elle est bonne, le solde à la banque est bon, je fais mes chèques”, a-t-elle expliqué.
Aissatou Diallo a aussi été interrogée sur plusieurs autres détails liés au dossier. Elle a expliqué qu’elle n’a jamais été informée que l’argent qui a servi à payer les députés devait être remboursé. Elle a cependant confirmé qu’en tant que président de l’Assemblée nationale à l’époque, Amadou Damaro était l’ordonnateur principal du crédit.
L’ancien président de l’assemblée nationale a été invité à la barre par la suite. Amadou Damaro Camara a confirmé avoir reçu les 15 milliards de francs guinéens dans le cadre des investissements.
Il a également été interrogé sur ses biens immobiliers. Il a reconnu la paternité des uns et non celle des autres. C’est pourquoi la Cour l’a invité à produire les titres de propriété de ses biens immobilier de Conakry à Kérouané en passant par Kankan et N’Zérékoré.