Crise d’électricité : quand le gouvernement préfère accuser plutôt que regler

by La Rédaction

Depuis le mois de décembre 2023, la desserte en électricité s’est fortement dégradée en Guinée. Presque tout le pays, exceptée la zone administrative de Kaloum, est plongé dans des délestages qui rappellent les vieux souvenirs du régime Conté où l’électricité était de l’ordre du luxe. Pour la plupart des abonnés, cette denrée n’est disponible actuellement que de 19h à 6h du matin, parfois avec plusieurs coupures.

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Nul besoin de rappeler que le régime Alpha Condé avait réussi à stabiliser, durant la dernière décennie, la fourniture d’électricité. Celle-ci a sombré dans une grave crise. Une crise qui en dit long sur les problèmes de gouvernance qui ont miné la société EDG et l’ont plongé dans un profond comas.

Les autorités de la transition ont d’abord expliquer cela par l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum qui a touché une partie des centrales thermiques de Tombo d’une part, et d’autre part par le déficit d’eau dans les réserves des barrages hydroélectriques.

Le déficit d’eau dans les barrages étant incontestable et relevant d’une évidence en matière d’hydroelctricité, il a été renforcé par une centrale flottante, du temps d’Alpha Condé, afin de combler les baisses de production durant les périodes d’etiage. Mais l’une des premières mesures prises par la nouvelle direction nommée à la tête d’EDG après le 5 septembre 2021 a été de résilier le contrat de cette centrale au motif que la production locale est suffisamment élevée et que la centrale était trop onéreuse.

Mais récemment, une nouvelle donne s’est invitée dans le débat. Le premier ministre Amadou Oury Bah a pointé chez nos confrères de JeunAfrique deux raisons. La mauvaise gouvernance qui caractérise la société EDG et le montage financier des barrages de Kaleta et Souapiti.

Parlant de la mauvaise gouvernance du secteur, inutile de préciser que la société avait quand-même réussi à stabiliser la desserte sous le régime Alpha Condé, malgré tous ses problèmes de gouvernance qu’on lui connaît. Difficile de comprendre cette dégradation soudaine et profonde de la fourniture de courant au moment où les nouvelles autorités de la transition font de la lutte contre la corruption et les détournements un principe de gouvernance.

Selon le chef du gouvernement, « nous avons été impactés par le changement climatique, si bien que dans les lacs de rétention, le niveau de l’eau est bas. Nous subissons également les conséquences du montage financier, noué sous la présidence d’Alpha Condé, pour la gestion des barrages de Kaléta et de Souapiti. Ce sont des Chinois qui en sont les concessionnaires, et cela fait partie du problème », a déclaré Bah Oury.

Pourtant, c’était tout à fait un discours inverse que tenait Amadou Oury Bah avant la chute du regime Condé. Fraichement rentré d’exil et allié de circonstance d’Alpha Condé pour affaiblir l’UFDG, Bah Oury saluait les prouesses du gouvernement Condé dans l’obtention des financements de ces infrastructures.

A titre d’exemple, l’actuel chef du gouvernement disait en septembre 2018 que “le bouclage du financement de la construction du barrage hydroélectrique de Souapiti obtenu par le Président Alpha Condé en Chine est une bonne nouvelle pour la Guinée. Avec ce barrage le déficit énergétique actuel de la Guinée sera résorbé. Bravo!”.

Mieux encore, le délestage est toujours de mise dans le pays, malgré plusieurs semaines de pluies. Faut-il encore continuer à soutenir qu’il est causé par le manque d’eau ou un mauvais montage financier des projets de Kaleta et de Souapiti?

Depuis décembre 2023, beaucoup d’eau a coulé sur les turbines de kaleta et Souapiti. Jusque-là, aucune solution.

Author: La Rédaction

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