Entre le Niger et le Benin, c’est une crise diplomatique ouverte. Elle est montée d’un cran après la décision des autorités beninoises de refuser le passage du pétrole nigérien importé via un port beninois.
En coconférence presse ce dimanche, le Premier ministre nigérien a justifié la fermeture de la frontière avec le Bénin par des raisons de sécurité. Niamey soupçonne Paris d’entraîner des mercenaires au Bénin pour le déstabiliser. “C’est pour des raisons simples de sécurité (que) nous avons gardé cette frontière (avec le Bénin, NDLR) fermée. Nous avons souverainement décidé de garder notre frontière fermée avec le Bénin” car “sur le territoire du Bénin, il y a des bases françaises” et “sur certaines d’entre elles, on entraîne des terroristes qui doivent venir déstabiliser notre pays”, a indiqué le Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine.
À l’aide d’une carte satellitaire, il a désigné cinq zones censées abriter ces “bases” au Bénin, comme le parc du W, à cheval sur les frontières du Niger et du Burkina Faso.
Informations refutées par le chef d’état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, qui a affirmé lors d’une visite à Cotonou qu'”il n’y a pas de base militaire française au Bénin”, et pas “non plus de mission militaire permanente”.
De son côté, le Niger dit être “prêt à rouvrir” la frontière avec le Bénin, lorsque “nous aurons la certitude que notre territoire est en sécurité”, selon le chef du gouvernement.
Mercredi dernier deja, le Président béninois, Patrice Talon, avait lui-même appelé les autorités nigériennes à rouvrir leur frontière commune et à normaliser leurs relations, si Niamey veut exporter son pétrole depuis le port béninois de Sèmè Kpodji.