La desserte en électricité est fortement perturbée ces derniers temps à Conakry. La société Electricité de Guinée avait fait un communiqué à ce propos. Elle avait annoncé cette perturbation et l’avait justifié par la destruction du stock de carburant suite à l’explosion du dépôt pétrolier de Conakry.
Cet incident malheureux a eu des conséquences certes, mais il ne saurait être la principale raison du délestage dans la capitale, d’autant plus que le gouvernement avait récemment annoncé que la crise de HFO qui alimente les centrales thermiques est derrière nous. “L’explosion n’est pas entièrement responsable du délestage électrique que nous connaissons de nos jours. Ceci ressort de l’analyse des indicateurs et des équipements techniques qui entrent en ligne de compte de notre système énergétique. 80 à 85% de l’électricité que nous consommons dans le système interconnecté de Guinée proviennent des centrales hydroélectriques, notamment, Souapiti, Kaléta et Garafiri. Alors le reste, les 10 à 15% proviennent des centrales thermiques. Donc, le délestage aujourd’hui est dû au fait que les 80% qui constituent nos systèmes de production d’électricité, connaissent une diminution du niveau d’eau”, rappelle Moussa Coulibaly.
Selon le technicien, la Guinée dépend exclusivement des centrales hydroélectriques. Mais il se trouve qu’aujourd’hui, ces barrages sont menacés par la déforestation au niveau des têtes de sources d’eau, affirme le spécialiste. Il confirme que les autorités ont manqué de stratégie de prévision, de projection en se débarrassant d’un bateau qui fournissait de l’électricité. “C’était une source de production, il était capable de mettre sur le réseau 120 mégawatts. À Abidjan aujourd’hui, il y a un bateau qui fournit 200 mégawatts. A Dakar il y a un bateau qui fournit 300 mégawatts. Il faut voir le bateau comme une source de production. Tout se négocie. La Gambie, le Sénégal ont gardé leurs bateaux. Pourquoi nous on ne pouvait pas garder le nôtre ?”, s’est-il interrogé.
Pour le spécialiste, s’il faut faire face à la crise actuelle, il faut faire recours rapidement à une nouvelle source de production. “Donc, on peut faire un appel d’offre international de fourniture d’urgence d’une puissance minimum de 300 mégawatts. Il y a des leaders mondiaux aujourd’hui en fourniture d’urgence. Vu la configuration de la Guinée, à mon avis, on a besoin aujourd’hui d’un bateau de 300 mégawatts pour pouvoir combler le déficit de production“, a recommandé Moussa Coulibaly.