Ils menacent de ne pas reprendre les chemins des classes à la prochaine rentrée scolaire si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Facely Dioubaté est le coordinateur préfectoral des enseignants contractuels de Pita. Lui et ses collègues traversent une période difficile, affirme-t-il. Ils sont allés en vacances alors qu’ils n’avaient perçu que les primes de trois mois sur les 12.
« Ils sont nombreux nos collègues qui sont malades. Ils n’ont pas les moyens pour se faire soigner. D’autres ont divorcé avec leurs femmes ou leurs maris parce qu’ils manquent de moyens pour pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles respectives », a décrit Facely.
Le président du collectif des professionnels de l’éducation confirme les propos de Facely Dioubaté et renchérit. « Vous avez suivi la dernière fois à Tougué, un de nos collègues s’est donné la mort. Et tout ça, c’est dû au stress que les contractuels ont connus cette année », pense Moussa Doré.
Pendant que les contractuels traversent cette période de vache maigre, il n’y aucune perspective de paiement du reste de leurs primes, en tout cas pour le moment. « A date, nous n’avons aucune information qui atteste que les contractuels seraient payés pendant ces vacances. Nous avons tapé à toutes les portes, mais jusque-là, il n’y a aucun répondant » regrette-t-il.
Pour un dénouement à la crise, informe le président du collectif des professionnels de l’éducation, des négociations sont en cours au ministère de la fonction publique. Moussa Doré nourrit des attentes et menace à la fois. « Si ces négociations aboutissent à quelque chose, Dieu merci. Mais si elles ne répondent pas à nos attentes, la rentrée prochaine, je pense que l’école guinéenne va connaître une perturbation réelle », prévient-il.
Ils sont au total 18 milles enseignants contractuels qui réclament à l’Etat l’intégralité de leurs primes. Et pendant ce temps, ils se battent aussi pour leur intégration à la fonction publique locale.