C’est une annonce qui ne fait pas que des heureux au sein des états majors des partis politiques en Guinée. Alors que les résultats des premières évaluations effectuées en 2023 au sein des partis politiques n’ont du moins pas servi à grand chose, le gouvernement annonce une deuxième. Dans une note, le ministère de l’administration du territoire et de la Décentralisation a informé les acteurs politiques de l’envoi très prochaine des missions d’enquête. Cette opération se déroulera durant deux semaines, soit du 19 juin au 3 juillet prochain sur toute l’étendue du territoire national.
En attendant le démarrage effectif de ce processus, plusieurs partis politiques émettent des réserves. C’est le cas du PDG-RDA. Son secrétaire général par intérim espère que “ce n’est pas un début d’archarnement contre les partis politiques comme dans les autres transitions de la sous région. Nous nous interrogeons sur la pertinence et l’opportunité d’une nouvelle évaluation d’autant plus qu’un premier exercice a déjà été fait dans ce sens. A mon avis, la logique voudrait que la suite du processus d’évaluation s’applique aux Partis politiques qui n’étaient pas en règle en vue que ces partis arrivent à régulariser leur situation. En tout état de cause, le PDG est un parti de principe et ce principe nous l’imposons à nous-mêmes avant que quelqu’un d’autre nous l’impose’’, a déclaré l’honorable Oyé Béavogui.
Dans ledit communiqué, il est demandé aux partis politiques légalement constitués de se rapprocher de la direction nationale des affaires politiques et de l’administration électorales pour le retrait des outils physiques d’évaluation. A l’UDRP de Docteur Édouard Zotomou Kpoghomou, on estime que le CNRD veut tout simplement fermer les partis les plus critiques vis à vis de la transition.
“En ce qui concerne les circonstances actuelles, vous avez remarqué avec nous qu’on a retiré les licences d’un certain nombre de médias à l’époque, nous avions dit que le tour des partis est en train de se préparer. Nous ne disons pas non aux visites annoncées. Mais nous pensons que par cette visite, on est en train de chercher à éliminer des partis politiques. Et je ne serai pas surpris que ceux-là qui critiquent de façon acerbe la gestion de la transition soient la cible. Quoiqu’il en soit, nous les attendons parce que sommes en règle et nous sommes sûrs de ce que nous faisons’’, commente l’homme politique.
A l’union des forces républicaines, comme les deux premiers, on exprime la même inquiétude. Fodé Baldé, responsable de la communication de cette formation politique s’interroge sur le bien fondé de cette opération, à seulement sept mois de la fin de la transition.
“Je rappelle que nous avons déjà été soumis à un tel exercice sous le CNRD. Des émissaires du MATD se sont rendus aux sièges des Partis politiques pour poser des questions auxquelles nous avons apportées des réponses. Donc en se fondant sur le fait que l’Etat est une continuité, nous ne voyons plus l’opportunité de se livrer à nouveau à un tel exercice et ce, à 7 mois de la fin de la transition. Cela est encore d’autant plus curieux que cette annonce intervient seulement quelques jours après le retrait en toute illégalité des agréments et licences des médias les plus écoutés du pays.
Toutefois, je profite de cette opportunité pour rassurer tous les démocrates qu’il sera hors de question que nous subissions le même sort que celui qui a été réservé aux médias. Nous nous dresserons contre cette autre injustice qui plomberait toute possibilité de retour à l’ordre constitutionnel. Nous sommes tout de même sereins , vigilants et prêts à défendre les valeurs qui fondent notre existence, notre humanité”, a-t-il prévenu.
Pour l’heure difficile de prédire le sort de ces formations politiques au terme de cette évaluation.
MLYans