Évasion à la maison centrale : la réaction de la partie civile au procès du massacre du 28 septembre

C’est un évènement inédit qui s’est produit au petit matin de ce samedi à la maison centrale de Conakry. Selon des témoins, confirmés par le ministre de la justice, sur les onze inculpés détenus à la maison centrale dans le cadre des événements du 28 septembre 2009, quatre ont pris la tangente. Il s’agit de Moussa Dadis Camara, le colonel Moussa Thiegboro Camara, le colonel Claude Pivi et le colonel Blaise Goumou. 

Une situation qui met les avocats de la partie civile dans tous leur état. Selon maître Alpha Amadou DS Bah qui s’exprimait chez nos confrères de FIM FM, cette situation était prévisible.  “Nous, c’est avec beaucoup de stupeur et d’inquiétude que nous avons appris cette évasion à la maison centrale puisqu’il est quand même question des ténors de ce procès. Et ce sont les plus grands accusés qui sont en fuite, il est incompréhensible, moi je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que ce n’était pas prévisible. Cette évasion était bien prévisible d’autant plus qu’il y a déjà eu une première tentative qui avait été orchestrée par le même fils du colonel Claude Pivi. C’est sa deuxième tentative. On aurait du prendre toutes les dispositions pour empêcher que cela n’arrive. Nous nous avons beaucoup d’inquiétudes en ce qui concerne cette évasion puisque le même fils du colonel Pivi, il y a un arrêt de condamnation contre lui. Il aurait dû se retrouver derrière les barreaux, tout le monde sait où il habite, aucune disposition n’a été prise quand il a été dénoncé à l’époque au moment de l’interrogatoire de son père, ces informations avaient été portées à toutes les autorités à l’époque pour dire que cette question devait être réglée’’, a indiqué maître DS Bah.

L’avocat précise en outre que le fils de Claude Pivi avait été condamné pour attaque à main armée et radié de l’armée. ‘”Mais il n’a jamais purgé cette peine. Tout le monde est au courant. Lorsqu’il a tenté une première fois de faire évader son père aucune disposition n’a été prise. Qu’on ne nous dise pas aujourd’hui qu’on n’était pas au courant. Si certains détenus se sont évadés, c’est de la responsabilité de l’Etat de les faire ramener puisque ce n’est pas rassurant du côté des victimes encore moins nous les avocats. A date, il n’y a aucune protection dans le cadre de l’application de la loi portant protection des personnes à risque. Nous demandons que des dispositions soient prises pour assurer leur sécurité pour que les victimes soient rassurés pour aller à ce procès’’, déclare le collectif des avocats de la partie civile.

Pour lui, l’évasion de Moussa Dadis Camara s’explique par le fait que “tout ce qui lui est reproché est avéré. Tous ceux qui ont pris la fuite sont des cerveaux de ces massacres, il pouvait attendre quand même que son procès se termine, mais dans tous les cas, nous nous attendons une réaction forte du gouvernement puisqu’il revient à l’Etat de ramener ces détenus à la maison centrale. Si l’on veut que ce procès continue sereinement, il est hors de question que ce procès se poursuive sans que ces accusés ne soit ramenés à la maison d’arrêt. Nous espérons que des dispositions soient prises de façon concrètes pour que de telles choses ne se répètent plus et que les autres fugitifs reviennent à la maison d’arrêt d’ici la fin de la journée’’ a déclaré maître Alpha Amadou DS Bah, avocat de la partie civile chez nos confrères de FIM FM ce samedi.

Aux dernières nouvelles, le colonel Moussa Tiegboro Camara à été rattrapé et conduit à la maison centrale.

MLYans

Author: La Rédaction

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