Dans une interview qu’il a accordée à la DW, le président de l’union des forces républicaines est revenu sur l’actualité sociopolitique de son pays. Sidya Touré a abordé autant la conduite de la transition en cours, que son retour éventuel ou le dialogue politique. La candidature éventuelle du président de la transition Mamadi Doumbouya est aussi au Menu.
Sur la candidature justement du Général Mamadi Doumbouya, l’ancien premier ministre n’y voit aucun inconvénient. “Moi, je n’ai pas de problème. Si la candidature de Doumbouya est une nécessité mais que les autres candidatures le sont et que nous avons la liberté et la garantie pour être en Guinée de faire campagne. Moi, je ne verrais pas d’inconvénients”, a-t-il tranché.
Ce qui contraste nettement avec la position récente avouée lors de son tête à tête avec Cellou Dalein Diallo, Président de l’UFDG. Les deux hommes se seraient entendus sur la nécessité d’exiger un retour à l’ordre constitutionnel avant le 31 décembre 2024.
Sur la question des droits de l’homme et la levée de la suspension de la Guinée par l’organisation internationale de la Francophonie, l’ancien premier ministre est catégorique. Pour lui le tableau est sombre. “Quand on parle de liberté et de droits, il y a beaucoup à dire. Actuellement, toute la presse en Guinée est pratiquement fermée. Nous avons également le problème en ce qui concerne les droits de l’homme concernant nos jeunes gens Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah qui ont disparu dans des circonstances qu’on n’arrive toujours pas à éclaircir. Donc il y a beaucoup de choses à dire par rapport à ça. La meilleure manière de sortir de toute l’affaire, c’était de faire un dialogue et qu’on puisse discuter entre Guinéens des possibilités d’aller de l’avant, quelles que soient les décisions que les gens ont en tête par ailleurs. Mais s’il n’y a pas un débat qui permet à chacun d’entre nous de s’exprimer, ça ne sert à rien”, a-t-il regretté.
Quant à son retour prochain en Guinée, le président de l’UFR est resté évasif. “Je n’en sais rien, puisque je n’ai plus de maison en Guinée. Donc je ne sais pas. Pour le moment, nous attendons de savoir quelles sont les dispositions qui sont prises pour que nous puissions être en sécurité chez nous. Non, je ne risque rien, si je rentre. Parce que moi, je n’ai aucun dossier à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). De quelque manière que ce soit, je me suis sentie menacée pourtant”, a déclaré Sidya Touré sur la Deutsch Welle.