Le Forum des Forces sociales de Guinée (FFSG) se fait entendre, cinq jours après l’expiration du chronogramme de transition dans lequel la junte s’est engagée avec la CEDEAO. Dans une déclaration faite ce dimanche 5 janvier 2025, le forum a déploré l’absence d’efforts pour redresser la barre, mais surtout l’absence de recours internes pour éviter une crise multidimensionnelle au pays.
Cette organisation de la société civile rappelle avoir alerté et attiré l’attention des autorités administratives, religieuses et coutumières, en vain. Le FFSG denonce aussi une gouvernance marquée par des restrictions des libertés, une insécurité croissante et une corruption endémique, autant de facteurs alimentant le désespoir et la violence au sein de la population.
Ci-dessous la déclaration intégrale du FFSG
Les Forces sociales de Guinée regrettent amèrement, le constat partagé par la quasi-totalité des Guinéens, que plusieurs jours après la fin du mandat du CNRD ; mandat encadré par la Charte de la Transition, par les engagements du Président de la Transition et l’accord dit dynamique avec la CEDEAO, aucun effort responsable de rectification et de redéfinition des termes d’une Transition consensuelle et apaisée n’a été entrepris par ceux qui sont aux affaires de l’Etat contre la volonté du peuple.
Qui aurait cru, que des autorités qui se disent soucieuses de la stabilité du pays et du bien-être des populations, face à tous les manquements, resteraient indifférentes jusqu’au terme du mandat qu’elles se sont unilatéralement octroyé, sans rechercher un consensus sur la redéfinition des termes d’une transition désormais inclusive et apaisée?
Pourquoi ce choix de l’adversité, du mépris pour le dialogue et les lois de la République, comme mode de gestion des affaires de l’Etat?
Les Forces sociales de Guinée rappellent, à l’opinion nationale et internationale, que depuis le début de la transition, notamment les dix (10) derniers mois, elles ont engagé sans succès des actions de communication, de concertations, d’échanges et de propositions avec les autorités coutumières, religieuses, administratives et institutionnelles du pays, ainsi que les partenaires pour une transition pacifique et inclusive. Cette démarche a été largement appréciée et soutenue par l’ensemble des Forces Vives de Guinée.
Les Forces sociales de Guinée regrettent ainsi ce manque de recours criard au niveau endogène pour les promoteurs de paix, de gouvernance et des droits face aux crises dans un contexte de restrictions abusive des libertés, d’insécurité en tous genres et de corruption endémique, qui ouvre la voie à l’incertitude, le désespoir, le sentiment d’exclusion et l’esprit de violence dont le pays n’a pas besoin.
Les Forces sociales de Guinée rendent ainsi responsable les dirigeants actuels du pays de cette regrettable situation (crise multidimensionnelle) dans laquelle le pays est plongé.
Elles invitent l’ensemble des Guinéens dans leur diversité à jouir pleinement de leurs droits et libertés de protestation sans porter préjudice à ceux des autres citoyens.
Ensemble Unis et solidaires, avec l’engagement patriotique et le courage démocratique, pour le retour à l’Ordre Constitutionnel dans une Guinée des libertés et du progrès continu.
Conakry, le 05/01/2025
La Coordination du FFSG