Près de deux semaines après la fin des vacances judiciaires, les activités peinent à démarrer normalement dans plusieurs Cours et tribunaux à Conakry, à cause de la grève des magistrats. C’est le cas des TPI de Dixinn et de Kaloum, ainsi que la Cour d’Appel.
Dans ces juridictions, quelques magistrats ont accepté d’aller évacuer certaines affaires, mais beaucoup d’autres continuent de bouder le service en suivant le mot d’ordre de l’association des magistrats de Guinée. Contrairement aux deux premiers tribunaux, à Mafanco les audiences ont démarré.
Le constat a commencé au tribunal de première instance de Dixinn. A l’entrée principale, plusieurs gardes pénitentiaires sont assis sur un banc en train de causer. Dans la cour, pas de rôle affiché au tableau, la salle d’audience est déserte.
L’ambiance qui y prévalait était émise à partir du secrétariat du parquet. Des agents qui s’y trouvaient s’adonnaient à des randonnées dans les couloirs avec des papiers à bout de bras. Un d’entre eux nous a confirmé que les activités n’ont pas encore repris parce que les magistrats sont en grève depuis plusieurs semaines. Comme pour confirmer les propos de ce dernier, un des gardes pénitentiaires a ajouté qu’aucun magistrat n’était présent au moment où on passait, excepté le procureur de la république.
De Dixinn, le cap a été mis sur la Cour d’Appel. Là aussi, la cour est quasi déserte, pas de rôle affiché au tableau, les portes de la salle d’audience fermées. Tout de même on a pu constater la présence d’un des avocats généraux dans les couloirs au premier étage.
Malgré nos tentatives, personne n’a pu le confirmer, mais des policiers armés devant son bureau nous ont fait croire que le procureur général était présent. Au TPI de Kaloum aussi, c’est le même constat qui s’est dégagé. Le président du tribunal était à son bureau, mais beaucoup d’autres magistrats avaient encore leurs bureaux fermés.
Contrairement aux tribunaux de Dixinn et de Kaloum et la Cour d’Appel, au TPI de Mafanco les activités semblent avoir repris. En plus de la présence des magistrats, la salle d’audience refoulait du monde. Cinq dossiers correctionnels inscrits au rôle étaient en cours de jugement. Et c’est le président dudit tribunal qui s’y attelait.