Le Guinea Investment Forum connaît ce mercredi des échanges pertinents sur des thématiques variées, regroupant des interlocuteurs divers. Les débats portent surtout sur les défis qui se posent sur le développement des chaînes de valeur et sur les infrastructures.
Le premier panel de cette deuxième journée a porté sur le développement de l’agro-industrie. L’exemple de la société Diaouné Agro-industrie a été cité par les organisateurs. Il s’agit d’une entreprise qui évolue dans la transformation de la noix de cajou. Les opportunités, le potentiel, mais aussi les difficultés liées à ce secteur ont été largement abordés par son PDG.
Sur le profil de Diaouné Agro-industrie, le PDG Mohamed Diaouné explique que “pour que ce produit puisse prendre de l’élan tel que c’est le cas en Côte d’Ivoire, il faut vraiment encourager la transformation, c’est la seule façon d’encourager la production chez nous. C’est bon aussi d’encourager et garantir des débouchés pour les producteurs, c’est l’élément essentiel. C’est là où on est positionnés en tant qu’usine de transformation dans la zone de kankan et on emploie 510 personnes. Le défi le plus important dans ce domaine, c’est l’amélioration de la productivité. Les producteurs ne sont pas formés. Donc il y a des problèmes de bonnes pratiques. Il faut que l’Etat s’implique au niveau du renforcement des capacités, au niveau de la formation, pour que les rendements des plantations puissent augmenter. Dans les pays par exemple comme le Cambodje, qui produisent le même produit, il y a même des bénéfices. Vous allez voir qu’ils produisent jusqu’à une tonne à l’hectare et au Benin ils se trouvent entre 400 et 600 kg. Après le probleme de la production, il y a le problème de qualité. Nous en tant que transformateurs, nous faisons toujours le travail des producteurs, nous découvrons parfois que c’est pas bien séché, il y a des pierres dans les sacs avec une tendance chez les producteurs d’augmenter le poids du produit qu’ils vendent, et ça c’est parce qu’ils ne connaissent pas”.
Des difficultés que comprend bien la secrétaire générale du ministère de l’agriculture et de l’élevage. Pour Diallo Hawa Sylla, “il a parfaitement raison. C’est pourquoi l’Etat s’emploie beaucoup dans ce sens. On essaie d’accompagner de manière individuelle. Au lieu de mettre deux ou trois producteurs ensemble, nous essayons de cibler quelques-uns d’entre eux, que nous accompagnons. Et ces derniers tirent d’autres avec eux. La Direction des routes secondaires aussi travaille beaucoup dans le cadre du désenclavement des zones de production et nous continuerons aussi de travailler sur le renforcement de capacités, mais aussi sur l’accroissement de la production “, a-t-elle expliqué.
Plus de 2 million 500 tonnes d’anacardes sont produites juste en Afrique de l’Ouest et la Côte d’Ivoire est la première mondial de l’exportation de l’anacarde, avec un million 200. 000 tonnes. “Donc c’est un produit qui représente près de 9 % du PIB de la Côte d’Ivoire est au niveau de la Guinée dans l’agriculture, ça représente près de 2 % également de notre PIB“, explique Mohamed Diaouné.
La transformation locale des produits permet de créer des emplois locaux, de générer des revenus supplémentaires pour les populations, de réduire les coûts des importations ainsi que de promouvoir la diversification de l’économie.
À la suite de ce panel, un autre a démarré en début d’après-midi. Il a porté sur le thème “le rôle clé de la reconstruction poste-incendie dans le développement d’infrastructures durables en Guinée “. Le Directeur général de la société nationale des Pétroles (SONAP), un des panélistes, a expliqué le niveau d’avancement du projet de construction du nouveau dépôt pétrolier guinéen.
Selon Amadou Doumbouya, le travail technique est quasiment bouclé et la SONAP n’attend qu’un partenaire pour conclure et lancer le chantier. Le projet était déjà dans les tuyaux et l’incendie du dépôt de Kaloum n’a fait que démontrer l’urgence et la nécessité pour la Guinée de se doter d’un nouveau site.
La difficulté pour les entreprises guinéennes de participer aux grands projets d’infrastructures du pays a aussi été abordée. Les goulots d’étranglement comme les conditions de participation extrêmement difficiles et les difficultés d’accès aux crédits ont été indexés.