Guinée : lancement des États généraux de l’agriculture et de l’élevage 

Comment permettre à la Guinée de profiter de ses nombreuses potentialités agropastorales afin de réduire drastiquement son importation ? La réflexion est au centre d’une discussion qui réuni au palais du peuple plusieurs acteurs du monde rural. Cette rencontre initiée par le gouvernement guinéen à travers le ministère de l’agriculture et de l’élevage consiste à discuter et trouver des voies et moyens pour permettre à la Guinée d’être auto suffisante sous peu. 

Fruit des conclusions de long travaux dans le pays profond, les états généraux de l’agriculture et de l’élevage sont une première en Guinée depuis son indépendance. Ils regroupent pendant trois jours, plus de 750 participants, essentiellement composés d’agriculteurs, de producteurs, de groupements, de techniciens et partenaires techniques.

Avec ses 13,7 % de terre arables, 200 mille hectares de pleines et 140 mille hectares de mangrove, la Guinée continue toujours à importer du riz, principale denrée alimentaire du pays.

Une situation déplorable, regrette Félix Lamah, ministre de l’agriculture et de l’élevage qui fait l’état de lieux de la situation.  “Depuis le 05 septembre 2021, le gouvernement guinéen s’est fortement engagé dans une dynamique de transformation du secteur agropastorale en vue d’assurer durablement  la sécurité alimentaire et nutritionnel de la population. Depuis cette date, d’importants efforts ont été consentis notamment la mise à disposition d’importants quantités d’engrais et d’équipements agricoles, la promulgation de la loi agricole et du code pastorale. L’augmentation significative du budget du ministère de l’agriculture et de l’élevage. Malgre tout, nous restons toujours tributaire de l’importation de volume important de denrées de première nécessité. Rien que pour l’année 2023 et bien qu’en baisse,  la Guinée a importé 754.000 tonnes de riz et 51.537 tonnes de viande de poulet’’, a détaillé le ministre.

Selon des spécialistes, la République de Guinée, de par la diversité de son climat et de ses écosystèmes, est un pays éminemment agricole avec une pluviométrie comprise entre 1300 et 4000 millimetres d’eau par an. Un potentiel en terre arabe évaluée à 13 millions d’hectares, soit 56% du territoire national. Un cheptel estimé à 8 millions de bovins,  7 millions de petits ruminants. D’autres filières animales porteuses,  avicole  et de nombreux cours d’eau faisant de la Guinée,  le château d’eau de l’Afrique de l’ouest.

En plus de sa position géographique et son ouverture sur l’océan et le monde avec plus de 300 km de côte maritime, la Guinée présente des multitudes d’opportunités.

C’est pourquoi, le chef du gouvernement dans son allocution trouve inacceptable que la Guinée continue encore à dépendre des autres.  “D’après les statistiques de la banque mondiale, la contribution du secteur agropastoral pour le PIB de la Guinée est de 19%. Un pourcentage qui s’avère une déception pour toute la communauté nationale. Il faut rappeler qu’à un moment donné, nous avions eu des capacités en terme de production qui faisaient de notre pays un levier de production exceptionnel en ce qui concerne le secteur agricol. Et donc les 19% d’aujourd’hui ne nous satisfont pas du tout. Il faut changer, c’est la raison de l’organisation des états généraux. En un an, 800 mille tonnes de riz d’importation ce n’est pas acceptable. Nous avons tout ce qu’il faut pour produire ce que nous devons consommer. L’année dernière, il a fallu dépêcher des missions en Inde pour convaincre les autorités de ce pays d’accepter d’importer du riz pour satisfaire nos besoins. Nous ne devons plus continuer à être dans cette direction. Nous devons changer cela, hier on peut comprendre, aujourd’hui on peut accepter, mais demain ce sera inacceptable. Il faut que la production agricole dans ce pays permette à la Guinée d’utiliser son levier que Dieu nous a donné pour nous permettre d’être autosuffisant sur le plan alimentaire et nourrir la région ouest africaine’’, a déclaré Amadou Oury Bah.

Une discussion a été engagée selon le premier ministre avec les grands importateurs de riz afin de s’investir dans l’agriculture pour réduire dans un bref délai le taux d’importation du pays.

MLYans

Author: La Rédaction

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