Ce sont nos confrères du Magazine Africaintelligence qui levent le lièvre sur les manœuvres qui seraient en cours en ce moment par les autorités guinéennes en vue d’une possible prolongation de la transition. Même l’impossibilité de respecter le chronogramme établi avec la CEDEAO n’est plus un secret pour personne, le magazine informe que le gouvernement guinéen a discrètement sondé une poignée de partenaires occidentaux concernant une éventuelle extension de la période de transition. Censée se terminer fin 2024, celle-ci pourrait durer un an de plus.
Selon nos confrères, avant sa dissolution dans la soirée du 19 février 2024, le gouvernement guinéen a commencé à évoquer avec plusieurs partenaires occidentaux la possibilité d’un allongement de la durée de transition. Dès décembre 2023, le chef de l’État a discrètement dépêché son ministre de la défense et mentor, le général Aboubacar Sidiki Camara, alias “Idi Amin”, à Paris afin d’aborder le sujet avec les autorités françaises.
Reçu à l’Élysée, l’ancien saint-cyrien a fait part du souhait de l’actuel président de se maintenir dans ses fonctions au-delà de la période de deux ans initialement convenue avec la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Si l’annonce n’a pas suscité une levée de boucliers côté français, Paris a néanmoins vivement conseillé à l’émissaire d’entamer des pourparlers avec la Cedeao. Les autorités françaises ont également invité le gouvernement guinéen à donner des gages visibles de retour à l’ordre constitutionnel dès 2024, ainsi qu’à lever les restrictions pesant actuellement sur la presse et l’opposition, ajoute Africa intelligence.
Discours inverse
Le magazine précise cependant que de manière moins directe, d’autres États occidentaux disposant de relations étroites avec Conakry ont été consultés, par l’intermédiaire du président du Conseil national de transition (CNT), Dansa Kourouma, quant à leur position concernant une éventuelle extension d’un an. Un actif plaidoyer a ainsi été mené auprès de capitales anglo-saxonnes.
Mais des cadres de la transition, à l’instar du ministre des affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, ont tenu un discours inverse auprès d’autres pays. En visite à Berlin en décembre 2023, le chef de la diplomatie guinéenne a souhaité rassurer ses homologues allemands sur la détermination supposée de son gouvernement à se retirer d’ici à la fin de l’année 2024.
Africa intelligence évoque par ailleurs l’éventualité d’une conservation du pouvoir sur le long terme. L’un des scénarios envisagés prévoit un effacement de Mamadi Doumbouya au profit d’une personnalité politique, à condition que cette dernière consente à favoriser, au terme d’un mandat présidentiel de cinq ans, le retour du général sur la scène politique.
La-dessus, les noms de deux ancien premiers ministres sont cité par le magazine. Lansana Kouyaté (2007-2008) et François Louncény Fall (2004). Chef de la diplomatie entre 2012 et 2016.