C’est un camouflet pour le président américain. Le Tribunal américain du commerce international a bloqué les droits de douane imposés par Donald Trump en vertu d’une loi sur les pouvoirs d’urgence, remettant en question l’ensemble de ses politiques économiques qui ont ébranlé les marchés financiers mondiaux.
La décision du panel composé de trois juges est intervenue après plusieurs actions en justice contre les politiques du président américain. Selon ces plaintes, les droits de douane de Donald Trump à l’occasion du « Jour de la libération » outrepassaient l’autorité présidentielle.
Le président Trump avait affirmé que ces droits de douane inciteraient les entreprises à relocaliser des emplois aux États-Unis et généreraient des recettes suffisantes pour réduire les déficits budgétaires. Son objectif était également d’utiliser ces tarifs comme levier pour forcer d’autres nations à négocier des accords commerciaux plus favorables aux États-Unis, menaçant d’imposer unilatéralement des droits de douane en cas d’insatisfaction.
Le porte-parole de la Maison-Blanche, Kush Desai, a défendu ces mesures en arguant que les déficits commerciaux constituaient une urgence nationale ayant « décimé les communautés américaines, laissé nos travailleurs sur le carreau et affaibli notre base industrielle de défense », des faits que le tribunal n’a pas contestés. Il a ajouté que « l’administration Trump reste déterminée à utiliser tous les leviers du pouvoir exécutif pour résoudre cette crise et restaurer la grandeur américaine. »
Cependant, cette décision prive potentiellement Donald Trump de l’outil des taxes à l’importation pour influencer l’économie mondiale comme il l’entendait, car l’approbation du Congrès pourrait désormais être nécessaire. L’incertitude plane quant à une éventuelle suspension des tarifs d’urgence sur l’électricité par la Maison-Blanche en réponse à ce jugement.
Bien que cette décision limite considérablement sa marge de manœuvre, le président américain conserve la possibilité d’imposer temporairement des taxes à l’importation de 15 % pour une durée de 150 jours aux pays avec lesquels les États-Unis enregistrent un déficit commercial substantiel, un pouvoir que lui confère la section 122 de la loi sur le commerce de 1974.
Cette décision judiciaire représente un coup significatif porté à certaines des mesures les plus controversées et emblématiques des quatre premiers mois du second mandat de M. Trump. L’administration a rapidement annoncé son intention de faire appel, ce qui laisse présager une décision finale de la Cour suprême.