Le décret a été rendu public dans la soirée de ce mercredi 26 mars 2025, à la télévision nationale. Les autorités de la transition décident, par substitution aux condamnés, de prendre en charge l’épineuse question d’indemnisation des victimes des évènements du 28 septembre 2009. Ce, à travers le Budget National de Développement (BND).
Chez les avocats de la partie civile, on jubile. « C’est un vrai soulagement pour nous les avocats et aussi les organisations qui accompagnent ces victimes depuis plus de 15 ans, mais également ça le sera pour les victimes parce que depuis plus de 15 ans, on attend d’avoir la justice. On a eu un jugement, mais depuis, on était dans l’incertitude totale quant à l’indemnisation des victimes parce que les personnes qui ont été condamnées ne pouvaient pas prendre en charge cette indemnisation puisque la plupart n’ont pas les moyens et d’autres ont des biens qui sont un peu disséminés un peu partout, qu’on ne retrouvait pas. Donc c’est une excellente nouvelle que le gouvernement décide de prendre en charge cette indemnisation. C’est la première fois dans l’histoire politique de notre pays depuis l’indépendance qu’un gouvernement décide de prendre en charge l’indemnisation des victimes des violations graves des droits de l’homme. Donc c’est un vrai soulagement », s’est félicité Me Amadou DS Bah à chaud.
Après la prise de cette décision, l’avocat de la partie civile n’attend plus que celle-ci se traduise en acte concret.
« Nous attendons désormais que des mesures concrètes soient adossées à ce décret pour que des textes d’application soient pris, qu’une cellule soit créée, en tout cas un organe pour chapeauter tout ce processus. Parce que c’est un processus qui est important, parce que les montants sont significatifs et s’ils doivent être pris en charge dans le budget national c’est une bonne chose. Maintenant on attend la faisabilité de tout ça. Mais d’emblée nous sommes satisfaits et en tout cas reconnaissants envers le gouvernement d’avoir pris cette décision », a-t-il réitéré.