Injonctions émises contre les DAF, DG et maires : Bernard Gomou interpelle le ministre la justice

C’est visiblement un nouvel imbroglio entre le premier ministre,  chef du gouvernement, et le ministre de la Justice Alphonse Charles Wright, devenu récemment ministre d’Etat.  Ce mardi 13 février, les deux personnalités se sont affrontés par courriers interposés. Dans une lettre adressée au ministre d’Etat, ministre de la justice, le Premier Ministre chef du gouvernement, Dr Bernard Goumou s’est dit préoccupé par les nombreuses injonctions émises par le Garde des Sceaux.

Celles qui ont visiblement mis le feu aux poudres sont celles dirigées contre la quasi totalité des Directeurs des affaires financières des différents départements ministériels.  Le chef du gouvernement a déploré cette démarche “solitaire” du ministre de la justice, rappelant que ces injonctions “risquent de perturber le fonctionnement de l’administration et entraver la participation de certains directeurs généraux à des missions importantes à l’étranger”.

Après avoir rappelé que les DAF travaillent sous la coordination des ministres qui sont les ordonnateurs principaux,  Bernard Gomou indique que l’émission de telles injonctions devrait faire l’objet d’approbation en conseil des ministres, non sans qualifier la démarche du ministre de la justice d’incomplete, car ne faisant aucune mention des ministres qui sont les ordonnateurs.

Dr Bernard Goumou a ordonné la suspension des injonctions du Ministre de la Justice et demandé au Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République d’établir des ordres de mission pour les directeurs généraux devant participer à certaines rencontres internationales cruciales pour le pays. La plupart d’entre eux doivent en effet prendre part au GUIF, Guinea investment forum, mais ne peuvent y aller,  car interdits de quitter le territoire.

Le chef du gouvernement,  notant les nombreuses injonctions prises par le garde des sceaux qui sont restées lettre morte, a déploré l’absence d’issue derrière ces procédures,  dont certaines auraient dû avoir été élucidées depuis longtemps.

Pour Bernard Goumou, ces procédures ont besoin de mobiliser plusieurs acteurs et services du pays, en plus des moyens financiers et techniques nécessaires à leur mise en œuvre. Il note surtout les entraves qu’elles causent au bon fonctionnement de l’administration et rappelle avoir demandé au ministre Charles Wright le traitement des dossiers des anciens hauts fonctionnaires dont les comptes sont gelés,  sans qu’aucune suite ne lui soit adressée par ce dernier.

Le ministre de la justice ne l’entend pas de cette oreille.  Charles Wright,  dans son courrier réponse adressé au Premier ministre chef du gouvernement,  a rappelé les dispositions qui fondent sa démarche, notamment larticle 37 du code de procédure pénale, et fait noter que la conduite de la politique pénale du pays lui confère des pouvoirs “non concurrentiels “.

Alphonse Charles Wright a aussi fait souligner que la nécessité ou “les impératifs qui incombent au ministre de la justice de veiller à la bonne administration de la justice, ne sont pas compatibles avec les besoins de commodité d’animation politique auxquels le premier ministre et les autres membres du gouvernement sont soumis”.

Author: La Rédaction

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