C’est une situation presque devenue monnaie courante à Siguiri, préfecture frontalière avec le Mali, située dans la région de Kankan. Dans cette préfecture aurifère, aucune semaine ne passe sans que des cas de braquages ne soient enregistrés. Le tableau est inquiétant, en l’espace de trois mois, on enregistre plusieurs opérations au cours desquelles près de dix personnes ont perdu la vie dans des attaques à main armées.
A cette triste réalité s’ajoute également des centaines de millions de francs guinéens emportés par des bandits armés. Une situation qui interpelle les autorités administratives de cette ville. Les populations étaient dans la rue ce mardi 10 octobre pour exiger que soient prises des mesures fortes contre cette insécurité galopante.
En réunion ce mardi avec les responsables locaux, plusieurs mesures ont été prises pour freiner cette montée inquiétante de l’insécurité, selon le préfet de la localité. Au nombre des quelles, précise-t-il, “la relance des patrouilles et l’érection des postes de contrôle des engins non immatriculés. Nous procèderons également à l’identification de l’ensemble des boîtes de nuit, maquis et hôtels, bâtiments inachevés, puisque c’est là que se retranchent très souvent les malfrats. D’autres mesures stratégiques sont également envisagées. Nous avons aussi demandé aux chefs de quartiers de s’impliquer activement à travers des actions citoyennes afin d’inverser cette tendance’’, a déclaré Maramany Cissé, préfet de Siguiri, dans l’émission Mirador ce mercredi chez nos confrères de FIM FM.
Bien que resté très prudent, ce responsable administratif est très conscient des enjeux sécuritaires auxquels est confrontée sa préfecture. “N’oubliez pas qu’aujourd’hui Siguiri compte 20 sous préfectures, en plus de la commune urbaine, avec une population de plus d’un million d’habitant. Et une zone aurifère est une zone d’insécurité par excellence puisque nous avons à faire à différentes nationalités. A mon arrivé après des missions que mes collaborateurs ont effectué sur le terrain, les résultats ont trouvé qu’il y a plus de 27 sociétés qui opèrent dans la ville. L’autre facteur à ne pas négliger, ce sont les conflits communautaires. Nous avons trouvé plusieurs dossiers sur la table, certains sont en justice à Siguiri, Kankan et Conakry. Tout ceci constituent des facteurs déterminants’’, explique l’ancien ministre de la sécurité.
Sur le plan administratif, Maramany Cissé reconnaît que des efforts sont en cours. “Nous avons remonté toutes ces informations auprès des décideurs. Et des efforts sont en cours qui ne sont pas à négliger, puisqu’aujourd’hui la ville à une brigade anti criminalité qui compte 15 personnes et un effectif policier de 105 personnes’’, précise le préfet de Siguiri.
MLYans