A mesure que les choses avancent, l’option de l’intervention militaire au Niger se précise au sein de la CEDEAO. Les chefs d’état-major ont fini vendredi dernier la préparation du plan de déploiement et se disent prêts à intervenir dès que l’ordre sera donné. Au même moment, l’inquiétude de l’Algérie, pays voisin du Niger, continue de grandir.
Dans un communiqué de son ministère des affaires étrangères, l’Algérie dit regretter profondément que le recours à l’option militaire a été privilégié à la voie d’une solution politique et négociée permettant le rétablissement pacifique de l’ordre constitutionnel et démocratique dans ce pays frère et voisin. « L’Algérie reste fermement convaincue que cette solution politique négociée est encore possible, que les voies qui peuvent y conduire n’ont pas encore été empruntées, et que toutes les opportunités n’ont pas encore été épuisées », précise le communiqué.
Pour la diplomatie algérienne, l’histoire de la région témoigne de manière catégorique que « les interventions militaires ont apporté plus de problèmes que de solutions », et qu’elles « ont constitué des facteurs supplémentaires pour alimenter les affrontements et les divisions au lieu de répandre la sécurité et la stabilité ». A cet égard, l’Algérie met en garde et appelle à la raison.
« Avant que l’irréparable ne soit commis et avant que la région n’entre dans une spirale de violence dont les conséquences désastreuses sont imprévisibles, l’Algérie appelle toutes les parties à adhérer aux valeurs de retenue, de sagesse et de prudence, qui exigent toutes d’accorder la plus haute priorité à une solution politique négociée à la crise constitutionnelle existante, épargnant ainsi au Niger frère et à toute la région un avenir chargé de menaces et de risques » ajoute le communiqué.
A préciser que pour la première fois depuis le coup d’Etat du 26 juillet dernier, une délégation de la CEDEAO a pu rencontrer, ce samedi 19 août à Niamey, le président Mohamed Bazoum.