Huit détenus ont quitté la maison centrale de Coronthie ce jeudi 31 octobre. Ils ont bénéficié de mise en liberté pour détention prolongée, alors qu’ils n’avaient jamais eu droit à un procès depuis plusieurs années.
Leurs dossiers son considérés comme des cas de détentions abusives sans jugement, d’où leur mise en liberté, conformément aux dispositions du Code de procédure pénale guinéen.
Certains parmi eux sont incarcérés depuis 2008 et d’autres depuis 2015 pour des faits différents comme viols, vol à main armée ou agression. « Nous avons constaté des failles au sein de la chaîne pénale. Entre autres, nous avons observé que certains détenus sont maintenus à la maison centrale au-delà des délais légaux sans être présentés devant un juge. Or, le code de procédure pénale stipule qu’en matière criminelle, aucun inculpé ne doit être détenu au-delà de six mois, renouvelable une seule fois, après débat contradictoire entre le parquetier de l’instance, l’inculpé ou son avocat, et éventuellement la partie civile devant le juge d’instruction. Suite à ce constat, nous nous sommes référés à la hiérarchie, et Monsieur le Ministre de la Justice nous a donné des instructions fermes pour remédier à cette situation. Ces instructions visent à examiner la situation de toutes les personnes détenues illégalement ou abusivement dans les différents centres pénitentiaires relevant de la cour d’appel de Conakry. À ma connaissance, il s’agit de la troisième séance, qui portera cette fois sur le cas de huit personnes détenues, dont certaines depuis 11, 12, 6 et 5 ans. Cette cérémonie sera présidée par le parquet général près la cour d’appel de Conakry, que nous avons l’honneur de diriger sur instruction du garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme. » a fait savoir le Procureur Généra, Fallou Doumbouya.