On s’achemine vers un bras de fer entre la cour de répression des infractions économiques et financière et les avocats de l’ancien premier ministre Ibrahima Kassory Fofana et le ministre de la défense Dr Mohamed Diané. La décision de la CEDEAO en ce qui concerne la libération des anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé, à l’occurrence, DR Mohamed Diané, Dr Ibrahima Kassory Fofana et Oyé Guilavogui pour violation de leurs droits, tarde toujours à être exécutée par la justice guinéenne. Ce mardi 24 octobre 2023, dans l’émission Mirador de FIM FM, Me Almamy Samory Traoré s’est exprimé sur cette actualité judiciaire en Guinée.
L’homme en robe noire est tout d’abord revenu sur la décision prise ce lundi en faveur de son client par la chambre de jugement de la Crief. « Hier, c’est vrai que la demande d’examen médicale existait, avait été présentée à la chambre de jugement depuis le 14 juillet 2023, mais hier cette demande n’avait pas été réitérée par notre client parce qu’il n’a même pas comparu. Et c’est à cette ancienne demande que la cour a fait suite. Moi, je pense que la cour aurait dû profiter de l’occasion pour emménager la mise en liberté de Dr Diané conformément à l’arrêt de la cour de justice de la CEDEAO. Franchement, c’est une occasion manquée, la cour aurait pu confirmer son indépendance et faire foi à une décision d’une juridiction supranationale », a expliqué Me Samory
L’avocat laisse entendre que tant que cette décision de la cour de la CEDEAO ne sera pas exécutée, son client ne comparaîtra pas à la barre. « Nous, ce que nous demandons dans cette procédure, c’est que nos clients soient libres. Et Dr Diané ne comparaîtra pas tant qu’il n’est pas mis en liberté et nous, nous ne participerons pas à une procédure dans ce sens-là », a réagi l’avocat
Par ailleurs, à la question de savoir s’il y a un délai d’exécution de cette décision ? Me Almamy Samory Traoré répond : « Les gens confondent l’institution qui est la CEDEAO et la cour elle-même. En fait, c’est une juridiction et ce n’est pas une institution politique, ce sont des juges qui ont été désignés par les Etats membres et ces juges-là viennent des Etats partis[…] Par rapport au délai, la Guinée n’a aucun délai d’exécuter la décision de la CEDEAO, l’article 62 de règlement de procédures est claire, la décision de la cour de justice à force obligatoire et l’article 15 du protocole est claire, la décision est exécutoire nonobstant recours », a déclaré l’avocat de l’ancien ministre de la Défense
Mamadou Barry