Deuxième et dernière journée ce jeudi du procès opposant le ministère public à deux commissaires de la haute autorité de la communication. Ibrahima Tawel Camara et Djenè Diaby, poursuivis par le parquet du tribunal de première instance de Kaloum pour diffamation à l’égard du président de la transition, ont été condamnés à huit mois de prison dont sept assortis de sursis.
Après une demi journée d’audience hier mercredi, l’unique affaire inscrite au rôle ce 20 juin est consacrée aux plaidoiries et réquisitions. Prenant la parole pour sa réquisition, le procureur a indiqué que “dans cette affaire, nous n’allons pas prendre beaucoup de temps puisque les faits sont simples au regard de ce qui a été débattu hier’’ martèle Mohamed Bangoura.
Poursuivant sa narration, le représentant du ministère public a qualifié de “gravissime” les propos tenus par les deux commissaires lors de leur tournée à Kankan. “Monsieur le président, lorsqu’on affirme publiquement que le président de la république a donné de l’argent à certains patrons de presse sans preuve, cela n’est ni plus plus ni moins qu’une diffamation. Lorsqu’on dit que ces gens sont prêts à tout pour sauvegarder leur pourvoir, lorsqu’on tient de tels propos sans preuve, ce n’est rien d’autre qu’une diffamation’’, soutient le procureur.
Pour la répression, il a invité le président à retenir ces prévenus dans les liens de la culpabilité et de condamner Ibrahima Tawel Camara et Djenè Diaby à un emprisonnement d’un an dont huit mois assortis de sursis et au payement d’un million de francs guinéens comme amende. Ceci en application des dispositions des articles de 363, 364 du code pénal.
’’Monsieur le président nous sommes allés en clémence puisque les deux commissaires se sont confondus en excuses. Bien avant ici, ils avaient déjà présentés les mêmes excuses’’, a conclut le procureur Mohamed Bangoura.
Se confondant en excuses comme ses clients, dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense a invité le président du tribunal à faire “preuve de clémence et leur accorder une circonstance atténuante. Les deux prévenus sont des délinquants primaires. Lorsqu’on a plaidé coupable, on n’a pas beaucoup à dire. Monsieur le président, je vous invite de faire fie du code pénal et faire appliquer les dispositions de la loi L002 sur la liberté de la presse qui ne prévoit pas de peine privative de liberté’’, a plaidé le conseil des conseillers fautifs.
Au terme de ces 48 heures de procès très accéléré, les deux commissaires de la haute autorité de la communication poursuivis pour ’’diffamation à l’endroit du chef de l’Etat’’ n’ont finalement pas échappés à la condamnation. En dépit dépit de leur mea-culpa et de la plaidoirie de leurs conseils, Ibrahima Tawel Camara et Djenè Diaby ont été finalement condamné par le juge Ousmane Sylla à huit mois d’emprisonnement dont sept assortis de sursis et au payement chacun d’une amende d’un million de francs guinéen.
Le magistrat qui a d’ailleurs décidé sur siège, est entré en condamnation sur la base des articles 363, 364 du code pénal en estimant que les faits débattus à la barre sont constitutifs de diffamation.
À eine la décision rendue, les avocats de la défense ne comptent as s’arrêter là. Au regard de l’etat de santé de leurs clients, Maître Kémoko Malick Diakité a indiqué que leur intention est de relever tout de suite appel de cette décision du tribunal.
“Nous avons plaidé coupable compte tenu du fait que depuis hier et tout le temps d’ailleurs nos clients ne font que présenter des excuses. Ils ont reconnus les faits et ils se sont répantis. Ils ont demandé pardon à tous les niveaux, nous avons rappelé celà, mais malheureusement nous n’avons pas été si entendu que ça. Ils ont été finalement condamnés à huit mois de prison dont sept assortis de sursis. Et au payement chacun d’une amende d’un million de francs guinéen. Notre intention c’est de faire appel compte tenu de l’état de santé des clients. Tawel est diabétique et Djenè Diaby souffre de la goutte. Et en cette saison des pluies, c’est sûr que la prison va aggraver leurs sorts. Je pense que le président de la transition ne souhaiterait pas lui même de voir que leur santé se degrade. Tawel a même piqué une crise en détention peut être qu’il va vers la mort, on ne souhaite pas en ajouter à sa souffrance’’, a déclaré l’avocat Malick Diakite à la presse à sa sortie d’audience.
MLYans