Justice : poursuite du procès des événements du 28 septembre 2009

Le procès des événements du 28 septembre 2009 se poursuit ce lundi devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Efreime Kamanda Soumah est la première victime qui est à la barre depuis la matinée. C’est un plombier né en 1970 à Conakry. Il s’est également présenté comme le garde du corps du président de l’UFR. 

Dans la matinée du 28 septembre 2009, il a rejoint son patron à son domicile à 7 heures. Quand d’autres militants du parti sont arrivés, ils sont allés ensemble chez Jean Marie Doré, aux environs de 8h et demi. Après une courte rencontre avec des religieux, ils sont sortis pour rallier le stade aux environs de 9h.

Au niveau de la FONDIS, s’est-il  souvenu, ils ont été bloqués par le colonel Moussa Tiegboro Camara. En dépit des premiers coups de gaz, les leaders et leurs militants ont poursuivi leur chemin. Ils sont passés à la terrasse pour accéder à l’enceinte du stade.

Difficilement, les leaders ont pu prendre place à la tribune, a-t-il raconté. Son patron a eu besoin d’eau, il est sorti pour aller en trouver à la terrasse. Selon Efreime Kamanda, il a vu là, des bus garés, desquels descendaient des agents habillés en maillot de Chelsea.

La victime a précisé que les premiers coups de gaz et de feu sont intervenus simultanément. Suite à l’irruption des militaires, a-t-il poursuivi. Il a vu le commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba entrer en appelant les leaders à venir vers lui.

Pendant que l’ancien aide de camp du capitaine Dadis évacuait son patron et d’autres leaders, il jure avoir vu le capitaine Marcel Guilavogui les poursuivre et frapper Sidya Touré sur la tête.  Après le départ de son patron, il est reparti dans l’enceinte du stade dans l’intention de pouvoir se sauver, a indiqué le plaignant. Il a pu escalader le mur avant de se retrouver dans les mains des agents en dehors de la Cour. Il dit avoir été blessé au bras.

Avant de pouvoir se sauver en partant vers Gamal, il dit avoir vu d’autres manifestants se faire électrocuter. Interrogé sur les cas de viols et de morts, le plaignant a répondu qu’il n’en a aucune idée d’autant plus qu’il était préoccupé par la sécurité de son patron.

Deux mois après le massacre, a révélé Efreime Kamanda, un pick-up l’a renversée alors qu’il était à moto sur le tronçon Coléah Dabondy. Il a été victime de fracture au pied. Il est resté cloué au sol durant 19 mois, a-t-il dit. Pour lui, cet accident est la conséquence des événements du 28 septembre 2009 d’autant plus que ceux qui l’ont percuté n’ont rien pris sur lui pendant qu’il disposait d’une somme de 14 millions de francs guinéens et trois portables. Il demande justice.

Mamadou Yaya Diallo est le troisième plaignant qui a été entendu ce lundi devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Ce n’est pas lui-même qui a été victime, mais plutôt son papa du nom de Boubacar Sidi Diallo.

Selon le jeune âgé d’une trentaine d’années, son père était bel et bien allé au stade dans la mâtinée du 28 septembre en 2009. Pendant qu’il cherchait à se sauver quand le massacre a commencé, Boubacar Sidi a été intercepté par deux militaires, a rapporté son fils. L’un l’a terrassé pour lui retirer son téléphone, l’autre l’a assommé de coups jusqu’à fracturer son pied par deux fois, a poursuivi le plaignant.

Boubacar Sidi est ensuite secouru par la croix rouge. Il a été conduit à l’hôpital Ignace Deen où il a passé 1 ans 6 mois au cours desquels il a subi deux opérations selon Mamadou Yaya. Pour avoir passé assez de temps à l’hôpital dans les difficultés sans aide de l’Etat, ses enfants ont décidé de le ramener à la maison sans qu’il ne recouvre sa santé.

C’est suite à ses blessures que Boubacar Sidi Diallo est décédé en 2021, a révélé son garçon.

Author: La Rédaction

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