Kindia: immersion à Gbôkô, une localité aurifère en manque de tout

Le secteur Gbôkô situé dans le district koundayah, sous-préfecture de Molota, préfecture de Kindia, est en manque de prèsque tout en matière d infrastructures de base. Pas d’eau potable, ni d’école, aucun poste de santé. Accéder à cette localité relève d’un véritable parcours de combattant, les habitants de ce secteur tirent la sonnette d’alarme dans cette immersion de notre correspondant régional. 

Les habitants de se secteur étaient autrefois installés à Gombokhôry, puis à koundayah, avant de poser leurs valises à Gbôkô. Aujourd’hui la population est estimée à peu près 977 habitants, cette localité située sur la colline, près des eaux de kilissi, est en manque de tout, comme explique Ibrahima Sory Sylla. “Nous sommes là il y a de cela très longtemps. Quand nos aïeux sont venus, ils étaient à Gombokhôry et après certains sont venus à Koundaya, et quand ils se sont dispersés, c’est là que nos grands parents sont venus s’installer. Au début, on ne faisait que l’agriculture. Nous sommes sur une colline, pas de mer, ni de boue, la route n’est pas en bon état mais l’accès est facile. Depuis que ce village a été créé, nous ne faisons que recevoir des Étrangers. Mais seulement, quand ils viennent, ils se retournent. Nous avons commencé à creuser l’or en 1983. Depuis ça, plusieurs partenaires notamment des Blancs sont venus mais ils se retournent comme ça sans cause valable. Même quelques membres du gouvernement sont venus. Nous sommes là, on n’a pas d’école, nos enfants n’étudient pas. Nos fils ont travaillé pour des gens, collecté de l’argent pour que nous ayons une école. Au final nous avons eu un peu et nous avons mis ce soubassement, mais pour la construction, les maçons nous ont dit de payer 20 millions de francs guinéens. Nous leur avons donné 4 millions et ils ont mis ce soubassement. Par après, ils sont partis tout en nous demandant de payer le reste de l’argent pour qu’ils continuent les travaux. Pas de poste de santé, aucune infrastructure de base pour ici. C’est pourquoi nous demandons aux autorités du pays et aux bonnes volontés de faire un tour chez nous pour nous aider », a-t-il expliqué.

En plus, ce secteur Gbökô ne dispose d’aucun poste de santé. Les habitants, particulièrement les femmes, parcourent des kilomètres pour accoucher ou se faire soigner. Mamaïssata Camara est en état de famille, et elle ne sait quoi faire.  « Nous les femmes de Gbökô, nous avons beaucoup de difficultés mais le plus difficile c’est le manque de poste de santé. Si tu tombes enceinte, c’est l’inquiétude totale jusqu’au jour où tu auras ton enfant. Pour tout, il faut aller à Yèmbèrin situé à 17 kilomètres. Même si tu touches à un caillou ça se répercute sur toi. Nous les femmes enceintes parfois nous accouchons en cours de route. Qu’il nous aide à avoir un poste de santé car nous avons nos enfants dans une souffrance extrême. Quand nos enfants ou nos maris tombent malades, c’est compliqué », ajoute-t-elle.

Mohamed Camara

Kindia

Author: La Rédaction

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