Kolenda/Siguiri : accusé de vol de coq, un jeune meurt ligoté

L’acte s’est produit ce samedi 2 septembre à kolenda, localité frontalière relevant de la sous préfecture de Doko, à Siguiri.  Selon les sources médicales ayant effectué le déplacement sur les lieux, il s’agit d’un jeune guinéen travaillant dans les mines d’or artisanales, qui a succombé suite à une torture pour vol de coq.

À en croire Dr Abdoulaye Bassirou Condé, médecin lieutenant du Haut commandement de la gendarmerie nationale, l’acte s’est produit précisément à Danka village situé vers le côté malien de Kolenda. “C’est un petit village communément appelé Nord. Les gens se sont regroupés pour y habiter (dans la quête de l’or – ndlr). Ces maisons de fortune y sont construites généralement en carton, caoutchouc.. c’est là que que la victime qui quittait le travail a vu un coq s’introduire dans sa demeure. Quand le monsieur est rentré au lieu de le chasser, il l’a pris et l’égorger. Mais en l’egorgeant il a été aperçu par un voisin. Donc entre temps, les gens ont commencé à chercher leur coq mais ils avaient les informations données par le voisin l’ayant aperçu. On lui a demandé, il a dit non qu’il n’a pas vu le coq, mais vu qu’ils avaient déjà des preuves ,ils ont informé les gardiens coutumiers des mines appelés Tomboloma, (Ils font offices de policiers ou gendarmes dans les mines d’or ndlr). Ces derniers sont venus, comme ils avaient la preuve, ils l’ont attachés et ligotés”, explique-t-il.

Notre interlocuteur ajoute que le jeune a été interrogé “durant des heures sans reconnaître les faits. Mais avec des tortures, il était obligé de dire la vérité. Et quand il a dit la vérité, ils ont trouvé déjà le coq qui était égorgé. Au lieu de le détacher, il a été conduit de nouveau à la base de ces Tombolomas. C’est un guinéen de passage qui l’a vu et a plaidé pour sa cause en disant que ça fait 5 ans, la victime travaille ici sans voler. C’est ainsi qu’il a été détaché mais c’était trop tard” a déclaré Docteur Abdoulaye Bassirou Condé.

Il précise que la corde avait déjà causé le syndrome de crush. “C’est à dire il a formé les garrots partout, barrer la route à la circulation du sang. Au lieu de se soigner, un jour il est venu pleurer devant ses compatriotes en disant qu’il va mourir. C’est ainsi qu’il a été transporté d’urgence au poste de santé du Mali mais les médecins de là-bas ont exprimé leur incapacité face au diagnostic. C’est en le déposant au centre de santé du côté guinéen qu’il a trouvé la mort, pour une histoire de coq” a ajouté Dr ABC.

La victime s’appellait Amara Sanoh, “âgé de 25 ans, orpailleur originaire de Bofossou à Macenta. Il était le fils de Sidiki et de Fatoumata Mara.” Le procureur a ordonné la remise de son corps à ses parents et promet un cadre de dialogue entre Maliens et guinéens pour le respect strict de la loi.

Même s’il a volé, on devait laisser soin à la loi mais pas le torturer car jusque là il est présumé” a t’il dit. Le dossier se trouve au niveau du procureur de la République près le tribunal de première instance de siguiri.

Mohamed slem Camara

Author: La Rédaction

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